Hombourg-Budange (Moselle) Lotissement "Le Clos des Tourelles" : rapport de fouilles
Edition
Metz : Inrap GEN, 2009
Collation
1 vol. (202 p.) : couv. ill. en noir et en coul., ill. en coul., plans, annexes ; 30 cm
Résumé
Les découvertes antiques portent sur une partie de la chaîne opératoire de l’artisanat de l’argile : un four et ses différentes composantes (aire de travail, alandier, chambre de chauffe, conduits de chaleur…), une halle « galerie » aménagée autour du four, une partie du système de drainage, une halle de séchage, un puits maçonné, un bâtiment à quatre gros poteaux. La quasi-absence de mobilier céramique antique sur le site nous a incité à entreprendre quelques datations archéométriques. Une restitution en élévation a été envisagée et permet de mieux se représenter le site antique. Cette étude spatiale a envisagé trois états successifs de constructions et de reconstructions de la tuilerie. Dans son dernier état, le four de plan rectangulaire présente une longueur de 8 m pour une largeur de 5 m (alandier et chambre de chauffe). Il servait notamment à cuire des tuiles plates (ou tegulae), des tuiles creuses (ou imbrices) et des plaques striées destinées à une utilisation locale. Une étude archéomagnétique a été effectuée sur le pourtour de l’aire de chauffe constitué de substrat argileux rubéfié en place. La datation archéomagnétique à 95% nous donne deux intervalles d’âges possibles qui sont [45-190] AD et [200-470] AD. À l’intérieur de ces intervalles, les périodes les plus probables sont respectivement [115-155] AD et [275-295] AD (pics ≥ 50% centrés sur 135 et 285). Une halle « galerie », d’une longueur de 19 m et d’une largeur estimée de 18 m, est aménagée autour du four pour permettre le stockage des tuiles à cuire ou cuites. Une halle de séchage, longue de 17 m et large de 11 m, située aux abords permettait de faire sécher les tuiles avant leur cuisson. Enfin, un bâtiment sur poteaux, long de 8 m et large de 5 m, pouvait servir d’atelier de fabrication des tuiles, avec un puits à proximité. Parmi les vestiges médiévaux, un bâtiment sur solin de pierre, présentant un plan rectangulaire d’une longueur de 12 m et d’une largeur de 6 m, a été exhumé non loin du four antique. Le mot « solin » désigne des alignements plus ou moins soignés de pierres posées sur le sol, isolant les superstructures en bois des bâtiments de l’humidité du terrain. Une partie d’un bâtiment sur tranchée de fondation et un fond de cabane ont également été découverts. Le mobilier céramique permet de dater cette unité rurale des XIIIe-XVe siècles.