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Auteur |
Jacquet Pierre |
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Titre(s) | Lyon 9e (Rhône) 61-77 rue Marietton, "Ilot Cordier" : rapport de fouilles |
Edition | Bron : Inrap RAA, 2006 |
Collation |
1 vol. (45 p.) : ill. en noir et en coul. ; 30 cm |
Résumé |
Cette opération préventive a été conduite dans le quartier de Vaise, à 700 m de l'actuelle rive droite de Saône, au sein d'une zone urbaine largement explorée ces dernières années. Ainsi, dans un rayon de 250 m, pas moins de 9 parcelles ont précédemment fait l'objet d'un diagnostic, se soldant généralement par des résultats négatifs ou limités, à l'exception notable des opérations de la rue du souvenir conduites en 1992 et 1998. Conformément aux résultats du diagnostic réalisé 1an auparavant, l’intervention, conduite sur une emprise réduite de 700 m2, a permis la mise au jour sur environ cinquante mètres de long de deux fossés contigus sensiblement rectilignes. Seuls deux autres aménagements potentiellement contemporains des fossés ont été découverts aux abords : une structure de calage de poteau et une petite fosse. Les deux fossés présentent une morphologie assez similaire : une largeur à l'ouverture d'environ 2,40 m, une profondeur de 1,20/1,30 m, et un profil en V avec un fond presque plat assez étroit. Les différentes coupes réalisées montrent des séquences de comblement très constantes sur toute la longueur du tracé. Le fossé sud est antérieur au fossé nord, qui le recoupe légèrement. Le comblement de ce fossé sud est pratiquement stérile archéologiquement, puisqu'il n'a livré que quelques rares fragments d'amphore. Il se décompose en trois grandes étapes, mettant successivement en jeu les processus suivants : ruissellements en fond de structure, puis écoulement boueux, et un remblaiement final d'origine anthropique. Le fossé nord présente une séquence de remplissage un peu plus complexe, en 5 ou 6 phases. Sur les 44 m de fossé fouillé, près de 1500 kg de mobilier ont été collectés. Il s'agit majoritairement d'amphores vinaires tardo-républicaines, mais aussi de céramique (plus de 3000 tessons), de tuiles (plus de 200 fragments), d'éléments de faune, de quelques fragments de meules. Les autres types de mobilier (métal, parure...) sont très peu représentés. L'étude de la constitution du dépôt montre une forte fragmentation, et surtout une dispersion considérable des pièces : en effet les remontages de proximité sont très peu nombreux, et inversement, on a pu mettre en évidence des remontages distants de plusieurs mètres et même de plusieurs dizaines mètres. Par ailleurs les cassures sont globalement franches. On peut déduire de ces constats que le bris du mobilier, probablement volontaire, a précédé de peu son enfouissement ; mais durant ce bref laps de temps les débris ont été fortement mélangés ou dispersés. Le mobilier est en majorité représenté par 8700 fragments d'amphores tardo-républicaines, provenant d'au moins 274 récipients différents. Le profil typologique du lot a été établi à partir d'un échantillon de 170 lèvres, pour lesquelles on a pris en compte deux données morphométriques habituellement utilisées par les spécialistes : la hauteur de lèvre et l'inclinaison de sa face extérieure. La distribution des individus, confronté par exemple avec la grille typologique proposée par V. Guichard montre que l'on est en présence d'un assemblage composé majoritairement de Dressel IA (56%), avec la présence conséquente de gréco-italiques (20%). On note l'absence de Dressel IB avérées ainsi que celle de Dressel IC. Il est important de souligner qu'il n'y a pas de différenciation typologique selon la répartition spatiale ou stratigraphique des lèvres au sein du comblement du fossé. Le faciès typologique de l'ensemble est très similaire à celui du site voisin de la rue du Souvenir, et permet de dater la constitution du dépôt dans le troisième quart du Ile s. av. J.-O, datation qui est en cohérence avec le faciès typologique de la céramique, les principaux chrono-indicateurs céramiques étant des Céramiques Italiques à Vernis Noir de type A et B-oïde, et des olpés à pâte claire de type précoce. Le spectre faunique appelle aussi quelques commentaires. La faune est abondamment représentée par plusieurs centaines de restes dont près de 700 ont fait l'objet d'un examen. Deux ensembles doivent être distingués : le lot des horizons A et B (dépôt d'amphores), et le dépôt de fond de fossé (D). Le premier est composé majoritairement de déchets culinaires et de reliefs d'assiettes, alors que le second est principalement constitué d'éléments squelettiques complets de gros animaux portant des traces de découpe, reflétant une activité bouchère spécialisée. Dans les deux cas, la distribution par taxons montre la présence presque exclusive d'espèces domestiques, la prédominance du bœuf, et la forte représentation du cheval, notamment dans l'horizon D. Ce spectre diffère très sensiblement de celui de la rue du Souvenir, ou le porc est majoritaire (près de 64% des restes) et le cheval anecdotique (- de 4%). Plus généralement, il s'écarte fortement des faciès fauniques régionaux du lIème âge du Fer, ce qui tend à indiquer que l’on n’a pas ici à faire à un site de consommation ordinaire. Les observations menées sur l'îlot Cordier sont en concordance avec les hypothèses d'interprétation de sites de banquets déjà formulées non seulement à propos de la rue du Souvenir, et du Verbe incarné à Lyon, mais aussi d'autres sites hors région, comme le terrain coq à Aix ou les Basses Palisses à Limoges. |
Sujet |
fossé amphore faune domestiquée monnaie verre |
Lieux |
Rhône Dép Lyon 9 |
Chronologie |
La Tène Haut-Empire |
Ark de la Notice : | https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0110497 |
Ark status | URL Ark actif |
Ark de HB22002101_BD.pdf | https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0110497/doc/9716 |