La page de titre porte en plus : "rapport final d'opération de fouille archéologique préventive"
Résumé
Le site est un atelier de production de silex taillé sur gîte de matière première Turonien inférieur, fréquenté d'abord au Magdalénien inférieur à moyen (17500-14000 BP) puis peut-être au Mésolithique récent à final (VIIe-VIe millénaire av. J.-C.). En outre, quelques rares vestiges du Néolithique et de la Protohistoire se mêlent à l'ensemble. Considérant le mode de mise en place du gisement (colluvions), qui a intimement brouillé ces occupations, l'Etat a prescrit une fouille mécanisée visant à récolter le mobilier, à préciser la séquence stratigraphique et à proposer un cadre chronoculturel plus précis des occupations. La fouille a permis de reconnaître une séquence importante : 20 couches sédimentaires jusqu'au substrat turonien, renfermant 7 niveaux archéologiques et 2 unités archéologiques en creux. Différentes composantes dans l'industrie ont été identifiées; elles permettent de déduire, dans l'état actuel des connaissances, un minimum de deux occupations. Celle du haut Magdalénien, représentée par 25000 vestiges environ, est très majoritairement orientée vers la production en série unipolaire de lames à usage différé (exportation). L'atelier présente toutefois des activités de consommation liées au travail de la peau (grattoirs) ou à la transformation des bois de cervidés (burins, épines, perçoirs, lames brutes, encoches et denticulés). Les microlithes sont des lamelles à dos droit dont les supports assez peu normalisés sont obtenus aux dépens d'éclats dans des modalités très variées : débitage sur tranche (type burin), débitage sur flanc ou extrémité (type grattoir), débitage sur face inférieur de bord ou d'extrémité (tendance Bretonne), débitage sur face supérieure de fragment de lame (tendance Kostienki). Les modes de débitage et le cortège typologique présentent une homogénéité remarquable qui tend à démontrer l'hypothèse d'une occupation unique ou d'une série d'occupations très rapprochées dans le temps. Une hypothétique occupation du Mésolithique récent à final serait ultra minoritaire et mal caractérisée en l'absence totale d'armatures typiques. Les seuls vestiges mis au jour qui pourraient s'y rapporter sont deux microburins, trois nucléus à lamelles exploités à la percussion indirecte, et au pire une demi douzaine de nucléus à petites lames à caractères ambivalents.