Poitiers (86), 15 rue Arthur Ranc - DDE : rapport de fouilles
Edition
Poitiers : Inrap GSO, 2006
Collation
1 vol. (76 p.) : 40 fig., ill. en coul. ; 30 cm
Résumé
La fouille de 2005 a permis de compléter le plan de l'édifice monumental dont la partie orientale fut fouillée en 1982 et en 1983 (Bossavit-Camus et al., 1993). Ainsi l'angle sud-ouest a été identifié. Il est composé d'une vaste pièce sur Hypocauste. Le praefurnium donne sur un couloir débouchant sur un espace de service. La présence d'une structure circulaire suggère, par la nature du mortier, une relation avec l'eau (bassin ?). Une fosse permet d'observer les premières traces d'activité vers 20/40 ap. J.-C. Puis au cours de la deuxième moitié du Ier siècle, la pièce sur hypocauste est construite. La zone périphérique sud est aménagée en cour de service (sols de mortier de chaux). Les techniques de construction sont identiques à celles de la partie orientale de l'édifice. La nature des terrains expliquée par le modelé karstique du plateau antique et la présence d'une rupture de pente expliquent la recherche en profondeur du banc sain pour asseoir les fondations des murs imposants. La présence d'un contrefort peut s'expliquer alors par la nécessité de consolider l'angle de la pièce en raison des poussées nord-sud et est-ouest liées au reste de l'édifice. Les études des mortiers et des marbres soulignent le caractère local de l'exploitation des ressources pour les moellons et le sable, et allochtone pour les éléments décoratifs (placages). Une phase de réaménagement (140/170 ap. J.-C.) de la cour sud permet, par la construction d'un mur talus, de fermer la cour à l'ouest. Ceci est associé à un rehaussement des sols de la cour vers l'est. L'abandon date du IIIe siècle. Il est matérialisé par un incendie partiel suivi d'un chantier planifié de récupération de matériaux. Une occupation vient ensuite s'installer, suivie d'une phase de déprise (jardins), puis de nouvelles constructions voient le jour à partir de l'époque moderne. En l'état de connaissances, l'édifice présente un caractère monumental et une vocation publique. Il intègre des salles chauffées et des structures liées à l'eau. Ceci est fondé sur des caractéristiques architecturales (pièces chauffées, bassins, caniveaux), archéologiques (stratigraphie, rareté du mobilier), l'histoire urbaine (dont la présence de temples à proximité, intégration dans le vaste programme monumental de la fin du Ier siècle).