Implantation d'une ferme pré-augustéenne et développement d'une villa de la cité de Béziers (fin Ier s. av. / IIIe s. ap. J.-C.) : Hérault, Sauvian, La Lesse : rapport de fouilles
Edition
Nîmes : Inrap MED, 2011
Collation
1 vol. (377 p.) : ill. en coul., plans, cartes, couv. ill. ; 30 cm + CD
Résumé
Cette fouille a, tout d'abord, permis de localiser une occupation discrète du Néolithique Final (deux creusements) et d’étudier une tombe, pour l’heure datée entre le Xe et le VIe s. av. J.-C. L’essentiel de l’opération a été consacré à l’étude d’un établissement agricole antique dont les origines sont fixées durant le troisième et le quatrième quart du Ier s. av. J.-C. Ce premier état est caractérisé par un ensemble de drains, par de rares calages de poteaux, une fosse et de nombreux mobiliers. Durant le dernier quart du siècle, construction, au coeur du réseau de drains, d’une ferme à cour centrale, parmi les plus petites connues (600 m²). Ce premier habitat est doté d’installation de production de vin (cuve, chai, bloc d’assise de pressoir). Au sud, dans une parcelle mitoyenne, des plantations arbustives formant un verger ont été également identifiées. Vers le changement d’ère, les constructions se multiplient. Elles s’étendent progressivement sur 1800 m² pour former un ensemble original pouvant être assimilé à une petite villa. Les nouveaux bâtiments se répartissent autour de deux à trois cours. Les activités y sont nettement sectorisées. Des installations de conforts (appartement, galerie, balnéaire à deux salles chauffées et à deux bassins, cuisine) sont appréciées avec quelques détails. Dans les corps de bâtiment ouest, les capacités de production sont étendues et un second chai est élevé. Au total, près de 130 dolia sont disponibles pour le stockage des récoltes. La fouille exhaustive et l’étude de deux puits révèlent quant à elles la présence de nombreuses cultures fruitières et maraîchères sur le domaine permettant d’illustrer et de modéliser le système agraire et les activités de transformation des récoltes de l’exploitation. Sur les marges de l’établissement, un aqueduc a également été localisé. Daté des dernières décennies du Ier s. ap. J.-C., il présente un tracé en chicane contournant l’établissement en vue de desservir probablement des équipements particuliers (bassins ou moulin ?) plus éloignés et, plus hypothétiquement, la villa voisine de La Domergue. L’abandon de l’établissement n’est perçue que de manière indirecte, par l’arrêt des investissements dans la construction vers la fin du Ier s. ap. J.-C. et par la concentration des mobiliers du IIe et du début du IIIe s. dans les deux puits.