Cette opération a permis l’analyse de deux installations hydrauliques qui se succèdent avec discontinuité entre le VIIIe siècle et le troisième quart du XIIe siècle. Le premier moulin, dont des vestiges sont retrouvés à l’ouest du chenal et, sous forme de pièces flottées, dans le chenal, aurait été mis en place entre la fin du VIIe siècle et la fin du IXe siècle (14C : 680-890 AD). La machine pourrait avoir été abandonnée après 936 apr. J.-C., datation donnée par l’analyse dendrochronologique. L’emplacement du moulin correspond à une aire de 2,50 m de côté limitée par des pieux corniers. Plusieurs pièces de mécanique peuvent être associées à ce premier état du site comme un fragment de la lanterne et des palettes à tenon monoxyles. Après un abandon du site qui se situe entre 950 et 1050 apr. J.-C., le second moulin s’installe au droit et à proximité immédiate de l’emplacement du carolingien. Les vestiges, mieux conservés, sont cette fois situés à l’est du chenal. Le moulin est établi au centre d’un long empierrement qui forme l’assise préalable de l’installation de meunerie. L’aménagement de berge se développe sur plus de 21 mètres le long de l’ancien chenal. Le lieu où se trouvait le moulin correspond à une zone plantée de pieux ou de piquets qui peut être circonscrite dans un quadrilatère de 2,6 sur 4 m. Au sud de l’emplacement supposé du moulin, un important rebut de meules et un marteau de type polka traduisent une des activités propres au site de meunerie, celle du rhabillage des meules. 189 pièces peuvent être rattachées à la machine hydraulique dont des courbes de roues et des pales qui ont la particularité d’être composées de l’assemblage par chevilles du tenon et de la pale. Les datations dendrochronologiques permettent d’envisager que le moulin est construit entre 1044 et 1074, plus vraisemblablement vers 1054. Il a peut-être subi des réparations ou des modifications d’importance après 1109. Enfin, l’installation hydraulique disparaitrait après 1169.