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Auteur |
Jouquand Anne-Marie |
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Co-auteur |
Bernard Régis Champagne Frédéric |
Auteur secondaire |
Bourgeois Luc Joy Diane Molet Henri |
Titre(s) | Poitiers, Îlot des Cordeliers : Rapport de fouilles |
Edition | Poitiers : AFAN GSO, 2000 |
Collation |
1 vol. (492 p.) : 157 fig., 194 cl., ill. en noir et en coul. ; 30 cm |
Niveau de l'unité matérielle |
Etude architecturale des blocs et fragments provenant des fouilles des - étude spécialisée - Pontet Alexandre, architecte dplg - SRA de Poitou Charentes - 2001
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Résumé |
L'opération archéologique de l'îlot des Cordeliers de Poitiers est liée à un vaste projet immobilier d'une superficie de près de 5 000 m² localisé en plein centre ville. Le projet, situé au sommet du plateau naturel formé par la confluence de la boivre et du Clain, couvre les 3/4 d'un îlot constitué au cours du Moyen Age par les Cordeliers sur le tracé de l'enceinte du Bas Empire. Cette fouille constitue la plus importante intervention archéologique jamais menée à Poitiers. Idéalement située, elle a permis d'aborder les grands problèmes en suspens sur l'urbanisme de cette ville depuis l'Antiquité. Les premiers résultats peuvent être résumés ainsi : > Un lieu fréquenté anciennement Les premières traces d'occupation du site se présentent comme une couche sableuse meuble, brun foncé à noir, contenant des charbons de bois en grande quantité, des fragments de céramique et de faune. cette couche de 0,20 à 0,30 m d'épaisseur suit la pente naturelle du terrain et a été observée sur toute la surface du chantier. Elle a été fouillée sur plusieurs centaines de m² et aucune stratigraphie n'y a été décelée. Les structures associées sont peu nombreuses et se résument à des excavations ovoïdes ou oblongues peu profondes. Le mobilier céramique, très roulé, peut être daté dans l'intervalle -40/-10. Quelques fragments relèvent de périodes plus anciennes (âge du Bronze et premier âge du Fer). L'absence de structures, et en particulier de fosses ou de trous de poteaux montre qu'il ne s'agit pas d'une zone urbanisée. L'interprétation retenue actuellement est celle d'un paléosol constitué peut-être par le défrichement et la mise en culture du secteur. > Des constructions en matières périssables c'est sous le règne de Tibère que les premiers bâtiments se mettent en place sur cette portion du plateau. Les sols sont en béton et les parois en matériaux périssables sur sablières basses. Plusieurs états ont été reconnus même si les plans sont incomplets. Tout l'espace disponible n'est pas bâti et de grands espaces libres demeurent (jardin en fond de parcelle ?). L'un des bâtiments au moins possède une citerne maçonnée et les parois en terre sont parfois décorées d'enduits peints. Le mobilier, assez rare, indique une occupation domestique. Rien ne permet de savoir si ce bâti s'implante déjà en bordure de chaussée. > Un plan d'urbanisme régulier Entre 40 et 70, ce secteur est réorganisé selon un plan nouveau dont l'orientation est légèrement décalée par rapport aux constructions antérieures. Une rue bordée de portiques est ainsi définie. En front de rue, le bâti s'organise en fonction de cet axe de circulation qui sera maintenu pendant tout le Haut-Empire. Les petites pièces, alignées en bordure de rue, bien qu'arasées, évoquent des boutiques ou des ateliers. Quelques fosses ont d'ailleurs livré des déchets de bronze. > une extension du centre monumental ? Au milieu du IIe s., l'îlot ouest est fortement remodelé. Le portique est rasé puis remplacé par un mur de façade continu observé sur 60 m. L'espace ainsi enclos est remblayé. c'est à cette grande campagne de construction que doivent être rattachées plusieurs maçonneries observées en limite de fouille. Le plan incomplet évoque un édifice public qui reste à identifier. Enfin, des latrines sont implantées de part et d'autre du mur de façade. Ce dispositif original se composait d'un bassin réservoir muni d'une vanne qui permettait, en libérant l'eau, de nettoyer l'ensemble du réseau. Une "schola" ou une riche "domus" ? Dans le même temps, côté est de la voie, une partie des cellules antérieures est rasée, et un nouveau bâtiment est alors construit. Il comprend une série de boutiques ateliers chaînées à une entrée monumentale en exèdre qui permet d'accéder à un vestibule ouvrant sur un portique. Cette galerie, dont la colonnade était composée de chapiteaux ioniques, entoure un vaste jardin rectangulaire agrémenté d'une fontaine. L'interprétation retenue, pour le moment, est celle d'une "schola", siège d'une corporation d'artisans. Bien que ce type d'édifice n'ait pas de plan stéréotypé, l'entrée monumentale et le plan allongé mis au jour à Poitiers ne sont pas sans rappeler, toute proportion gardée, la "schola" dite de Trajan ou du siège des Augustales à Ostie. Les boutiques-ateliers Dans le troisième quart du IIIe s., un violent incendie détruit l'ensemble de l'îlot est. Les bâtiments n'ont pas fait l'objet de reconstruction ni de récupération postérieure. l'état de conservation des vestiges était donc tout à fait exceptionnel et cette partie du site a livré un instantané des activités artisanales pratiquées dans les boutiques-ateliers. On a pu noter la présence d'un bronzier, peut-être celle d'un orfèvre, d'un vendeur de vases et d'un atelier mixte : forge-bronzier-tabletterie. La boutique du vendeur de vases a livré plus de 200 récipients. On note environ 50 formes différentes, souvent présentes en plusieurs exemplaires. Dans les autres boutiques, les témoins des activités pratiquées ont été retrouvés : creusets, moules fragmentés, chutes de tôles et quelques outils. Les études en cours vont permettre de reconstituer les différentes chaînes opératoires. Il ne s'agit pas ici d'une production en série mais plutôt d'un artisanat de proximité. > Le système défensif du Bas-Empire A une date qui reste encore difficile à préciser, l'enceinte est établie au milieu de l'ancienne rue, dont elle reprend l'orientation. Côté ouest - désormais extra muros -, l'îlot est arasé. Les gravats qui comblaient les latrines publiques antérieures ont livré deux monnaies du milieu du IVe s. Côté est, les niveaux de destruction des bâtiments incendiés à la fin du IIIe s. sont simplement nivelés. Sur l'emprise du chantier, l'élévation de l'enceinte a été entièrement récupérée au Moyen Age mais les fondations ont pu être en partie observées : dans une tranchée large de 6 m qui entame le sol géologique, des moellons et des blocs sont disposés. Sur ce radier ont ensuite été disposés des blocs de grand appareil récupérés. Une seule assise était conservée. Ces blocs, provenant peut-être de l'édifice public voisin antérieur, ont presque tous été retaillés, et les décors systématiquement bûchés. Aucune inscription n'a été retrouvée. A 15 m de l'enceinte, un fossé renforce le système défensif. Il recoupait l'ensemble de la stratigraphie antérieure. Son profil général dissymétrique et la nature très diverse des matériaux qui composent son comblement indique plusieurs états, dont deux ont été définis précisément. Le premier, probablement contemporain de l'enceinte, a un profil en U de 9 m d'ouverture et de 4 m de profondeur. Il présente une rigole centrale. Le second, plus large, a un profil évasé. Il atteint cette fois 18 m d'ouverture pour une profondeur maximale de 3 m. Après ce creusement, un important remblai est rapporté en bordure d'enceinte pour former un glacis. Ces remblais scellent une fine couche d'occupation qui a livré de la céramique carolingienne. > Un secteur faiblement fréquenté jusqu'au XIIIe s. Aucun élément attribuable au Haut Moyen Age n'a été mis en évidence sur le site, bien que l'enceinte reste en usage jusqu'au XIIe s. De même, la céramique du Bas-Empire est rare. La formation sédimentaire communément désignée par les archéologues sous le terme de "terres noires" est absente ici. Sur le fossé déjà comblé, un cimetière se développe. 70 tombes ont été fouillées. Il pourrait s'agir de l'un des cimetières successifs de l'église Notre-Dame-la-Petite, condamné en 1295. Intra muros, quelques fosses sont creusées et des caves sont aménagées dans l'enceinte avant sa récupération. Elles indiquent la fixation de l'habitat dans ce secteur à partir des X-XIIe s. > Le couvent des Cordeliers. Avec la construction d'un nouveau rempart englobant l'ensemble du plateau à partir du milieu du XIIe s., de nouvelles zones à urbaniser se libères progressivement. Dans le courant du XIIIe s., les Franciscains ou Cordeliers vont profiter de l'espace vacant pour implanter leur couvent au coeur de la ville. Les acquisitions diverses aboutissent, au XVe s., à la constitution d'un vaste îlot. La fouille a permis de mettre en évidence les grandes étapes de l'évolution d'une partie des bâtiments conventuels. Ces derniers ne suivent pas l'orientation des constructions antiques antérieures. devant la chapelle, qui n'a pas été fouillée, se développe le grand cloître dont les galeries ont été utilisées comme cimetière à partir du XVe s. ; 200 sépultures en pleine terre ou en cercueil ont été fouillées. En 1791, le couvent est vendu comme bien national. Il ne reste aujourd'hui que la partie occidentale de la chapelle, la tribune et une série de chapelles latérales. Pour l'histoire de Poitiers, les acquis de cette fouille sont importants. Les grandes phases d'urbanisation de ce secteur de la ville sont aujourd'hui bien datées et documentées. cette fouille donnera lieu à de nombreux prolongements comme l'étude détaillée de l'architecture de la "schola" (blocs architectoniques) et l'analyse du mobilier scellé par l'incendie (céramique et artisanats). |
Sujet |
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Lieux |
Poitiers Vienne Dép |
Chronologie |
Protohistoire Age du bronze Age du fer Premier âge du fer Hallstatt Empire romain Haut-Empire ép médiévale Moyen Age Bas Moyen Age Temps Modernes |
Ark de la Notice : | https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/012036 |
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