La Couronne (16), La Grande Vigne : rapport de diagnostic
Edition
Poitiers : Inrap GSO, 2010
Collation
1 vol. (53 p.) : 17 fig., ill. en noir et en coul. ; 30 cm
Résumé
L’emprise diagnostiquée se situe quelques kilomètres au sud d’Angoulême, sur la commune de La Couronne, lieu-dit La Grande Vigne. Elle correspond à une extension de 12.000 m² du périmètre d’exploitation de la cimenterie Lafarge, et s’insère sur la marge d’un site archéologique fouillé en 2001 par P. Fouéré pour l’AFAN : un site d’extraction du silex, spécialisé dans la production d’ébauches de haches néolithiques. Le versant diagnostiqué est une zone d’érosion et de transit (cailloutis calcaire et argiles). Le lithosol (rendzine) n’est conservé que sur les points hauts et les premières déclivités (partie amont du sondage 4). Au-delà, les argiles brun rouge de décalcification sont colluviées dans la pente par l’effet conjugué du ruissellement et des labours. Le socle, un calcaire du Turonien inférieur, affleure généralement entre 10 et 30 cm de profondeur. Il « s’enfonce » localement à 50 cm à la faveur d’une accumulation naturelle de particules fines en surface (glacis de pente) ou d’un piège sédimentaire superficiel (déformation karstique). Il n’existe ici aucune structure anthropique en creux, aucun indice d’une extraction des blocs de silex. Le mobilier récolté consiste en 338 éléments lithiques taillés, dont 5 ébauches de haches néolithiques, mais aucun outil retouché. Il révèle un faciès d’atelier de taille du silex sur gîte de matière première, d’origine néolithique (récent à final), tourné vers la production d’ébauches de haches. Il est strictement identique à celui mis au jour à l’occasion de chacune des interventions archéologiques sur le secteur d’exploitation de la carrière, et n’en diffère que par la généralisation d’une patine terne blanc-jaunâtre très profonde. Les 5 ébauches connues sont peu abouties : bien que la position du tranchant soit parfois visible, elles ne dépassent pas le stade du dégrossissage au percuteur dur. Les stigmates d’usage du percuteur tendre existent sur quelques rares éclats minces : mais ceux-ci correspondent à un stade avancé de la mise en forme, jamais à un stade de finition de la hache. Deux schémas opératoires plus modestes, usant exclusivement du percuteur dur, attestent d’un débitage sensu stricto : - un débitage centripète convergent et/ou préférentiel sur face plane (cintre et carène faibles), dont l’objectif est la production d’éclats ou de lames courtes quadrangulaires ; - un débitage unipolaire sur face étroite et convexe (cintre brisé et carène marquée), à l’origine de petits éclats laminaires.