Auteur |
Adrian Yves-Marie |
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Auteur secondaire |
Feret Lénaïg Lecomte Luc Texier Myriam, anthropologue Barbier-Pain Delphine Bemilli Céline, Archéozoologue Bleton Jean |
Titre(s) | Une ferme gauloise puis gallo-romaine et une nécropole antique, Isneauville, (Seine-Maritime) : rapport de fouilles |
Edition | Cesson-Sévigné : Inrap GO, 2011 |
Collation |
2 vol. (671 p.) : couv. ill. en coul. ; 30 cm |
Résumé |
L’opération archéologique réalisée en 2009 sur la zone A de la « ZAC de la Ronce » révèle l’intégralité d’une exploitation agricole gauloise puis gallo-romaine caractérisée par une évolution morphologique relativement importante durant La Tène C – D, suivie d’une remarquable stabilité entre La Tène D et l’Antiquité puis d’une nouvelle évolution entre les Haut et Bas-Empire, ou encore le haut Moyen-Âge. Au total, cinq grandes phases d’occupation se distinguent clairement. Créée entre les IIIe et IIe s. avant notre ère, la première ferme s’articule autour d’un enclos curviligne de taille modeste à l’intérieur duquel se trouvent un ou deux bâtiments à structure de bois accompagnés de grenier(s) sur poteaux ainsi que plusieurs fosses et fours, évoquant des activités domestiques et agricoles classiques, auxquelles s’ajoute celle d’une petite forge. La culture céréalière y est documentée par un lot de graines carbonisées. Au cours du Ier siècle avant notre ère, la ferme est profondément et agrandie, adoptant désormais une forme grossièrement quadrangulaire pourvue de plusieurs subdivisions internes dans l’une desquelles se distingue un bâtiment sans doute réservé à l’habitation et antécédent direct de la résidence antique ultérieure. Environ un siècle plus tard, la construction d’un petit bâtiment d’habitation en dur de 114 m2 doté d’un petit portique sur la façade ouest et de quatre pièces constitue la principale expression de la romanisation de l’exploitation qui apparaît d’une remarquable stabilité. Très modeste, ce bâtiment est ensuite agrandi par l’adjonction sur l’arrière, d’une longue mais étroite pièce pourvue d’une cave de 14 m2 entièrement maçonnée au mortier. La surface bâtie est alors de 167 m2. Les matériaux de démolition comblant cette cave donnent l’image d’élévations rustiques, associant soubassements de pierres et superstructures en bois et torchis enduit à la chaux, ainsi que des aménagements intérieurs (sols en dalles calcaires ; enduits peints très simples), tout en révélant aussi la présence d’au moins une pièce chauffée. Juste à côté, un bâtiment plus petit (de 67 m2) pourvu d’aménagements internes (supports de plancher ?), évoque un grenier auquel un puits est accolé. Deux autres bâtiments, très différents, sont disposés à l’intérieur de l’espace enclos ou bien à ses abords immédiats. D’envergure assez importante (170 m2), l’un deux apparaît correspondre à un modèle courant de grange. Composé de trois espaces distincts créés à l’époque gauloise, le cœur de l’exploitation antique reçoit une mare tandis que dans la partie sud-ouest, diverses fosses concentrent l’essentiel des déchets domestiques de cette occupation, en particulier les plus anciens (Ier – IIe s.). Outre des bâtiments et de nombreuses structures fossoyées, le site révèle la présence d’une petite zone funéraire composée de 33 sépultures à incinérations implantées à 350 m en face du bâtiment résidentiel antique, dans une tête de thalweg. Les premières incinérations, attribuables à la première moitié du Ier siècle se situent à l’angle d’une parcelle d’origine gauloise, le long des fossés, tandis que celles des Ier - IIe et IIIe siècles sont un peu plus disséminées, y compris dans le remplissage des anciens fossés, manifestement comblés à cette époque. Le détail des dépôts fait apparaître une grande diversité de gestes (mise en scène) et de vases, pour certains sans doute en rapport avec le niveau social des défunts : des urnes simples en céramique cohabitent avec des dépôts multiples de céramiques et de verreries ainsi qu’avec des dépôts en amphores. Deux de ces derniers sont plus conséquents, suggérant un statut un peu particulier (les propriétaires ?). Cependant, les objets, essentiellement des poteries, restent relativement ordinaires, confortant l’appréciation faite sur la nature modeste de l’occupation. Parallèlement à ce groupe funéraire, trois incinérations ont été découvertes dans deux autres secteurs du site, le long de certains fossés ou bien au milieu de l’une des parcelles agricoles attenantes. Contemporaines de la nécropole, ces sépultures isolées posent la question sur le statut social des défunts et sur leur relation avec le groupe susceptible de représenter la famille du propriétaire. Après la démolition, au moins partielle, du bâti résidentiel au cours du IIIème siècle, une nouvelle occupation se développe au nord-est de la petite villa à partir de la période constantinienne, jusqu’au début du Ve siècle. Comme souvent, celle-ci participe largement au démantèlement du bâti antérieur, par le biais d’une récupération de certains matériaux (pierres et terres cuites architecturales en particulier). Marquant une rupture architecturale, le nouvel habitat construit en bois et torchis s’installe à côté du bâti antérieur, de part et d’autre des anciennes limites fossoyées. Il s’articule autour d’au moins trois bâtiments sur poteaux rectangulaires de taille et plans variés, en partie successifs, associés à une petite installation métallurgique et à des structures fossoyées ordinaires. Après presque trois siècles d’abandon, une courte réoccupation mérovingienne s’observe entre les dernières décennies du VIIème et une partie du VIIIème siècle, caractérisée par un enclos circulaire original enserrant les deux anciens bâtiments gallo-romains, pourtant largement ruinés à cette période. La forme très inhabituelle de cet enclos « isolé » pose naturellement la question sur sa fonction et sur sa relation avec un habitat plus important, peut-être situé à l’est, dans les terrains actuellement cultivés. |
Sujet |
ferme carpologie anthracologie palynologie faune numismatique enclos métallurgie forge grenier cave puits céréale habitat torchis chaux enduit peint puits grange sépulture incinération verre amphore |
Chronologie |
Protohistoire Antiquité Bas-Empire Haut-Empire ép médiévale Haut Moyen Age |
Descripteur |
Isneauville
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Ark de la Notice : | https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0121297 |
Ark status | URL Ark actif |
Ark de DB17022402_02_BD.pdf | https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0121297/doc/14595 |
Ark de DB17022402_03_BD.pdf | https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0121297/doc/14596 |