Les dessous du tram : la porte d'octroi de la rue des Godrans (début XIXe s.) : Dijon, place Saint Bernard : rapport de fouilles
Edition
Dijon : Inrap GES, 2011
Collation
1 vol. (101 p.-[4] p. de pl.) : ill. en noir et en coul., couv. ill. en coul., cartes, plans ; 30 cm
Résumé
A l’occasion des travaux du futur tramway de Dijon, la fouille de la place Saint-Bernard a livré les vestiges d’une porte ménagée en 1837-1839 dans la courtine de l’enceinte médiévale et moderne de la ville, au débouché de la rue des Godrans. Cette porte était marquée par deux pavillons d’octroi, construits sur les remblais de comblement de l’ancien fossé, en avancée du rempart de ville. La fouille n’en a dégagé qu’une partie. Les vestiges, arasés à faible profondeur, révèlent la parfaite symétrie des deux constructions, chacune mesurant 8 m de large et se trouvant pourvue d’une cave voûtée dont la fouille a révélé les arrachements. Entre les pavillons s’étendait, sur 13 m de large, un système de grilles à portes cochère et piétonne : malgré les perturbations dues aux réseaux modernes, il était révélé par de très gros blocs de pierre et un massif maçonné (de 0,90 m sur 1,50 m en plan au minimum) présentant des encoches munies de traces de rouille, qui devaient en recevoir les montants. De la voirie associée ne subsistaient que des vestiges de l’apprêt, le revêtement ayant été écrêté. Sur les côtés, l’ensemble était fermé par des maçonneries en arc de cercle reliant les angles des pavillons au tracé de l’ancienne enceinte : la fouille n’a dégagé que l’une d’elles. Cet aménagement tardif d’une véritable porte de ville dans un percement du rempart est justifié par le maintien de la perception d’un octroi à l’entrée des villes dans la première moitié du XIXe s. En même temps, il amorce le mouvement de comblement des anciens fossés et d’expansion urbaine au-delà des limites et faubourgs médiévaux. En ce sens, il est indissociable de la création de la place Saint-Bernard sur l’extérieur de l’ancien rempart, qui par un plan semi-circulaire adossé à l’enceinte, par la convergence de rues disposées de façon rayonnante, ainsi que par la reprise du motif des grilles en avant des immeubles, la met en valeur dans une véritable petite scénographie urbaine. Celle-ci n’a toutefois été visible qu’une trentaine d’années à peine, car les limites de l’octroi ayant été repoussées plus loin vers l’extérieur à partir de 1852, la destruction de la « porte des Godrans » est intervenue avant 1861. Quant au démantèlement du reste des anciennes fortifications, il suit par étapes progressives, jusque dans les années 1890.