Eglise de la Trinité : Haute-Corse, Aregno, Campi : rapport de diagnostic
Edition
Nîmes : Inrap MED, 2011
Collation
1 vol. (86 p.) : couv. ill., ill. en coul., plans, cartes ; 30 cm
Résumé
L'église médiévale de la Trinité est située sur la commune d'Aregno. Elle occupe une terrasse qui surplombe le village, dont elle est distante d'environ 200 m. L'église est aujourd'hui entourée par un grand cimetière constitué en grande majorité de caveaux hors sol. Les études réalisées attribuent à l'édifice une fondation au XIIe siècle, ce que son style manifestement roman ne contredit pas. Par son statut d'église piévane, l'église de la Trinité possède un rôle religieux et social (en étant un lieu de Tribunal) de première importance. Elle accueillait les corps des habitants d'Aregno et de Sant'Antonino de manière avérée puisque sept arcas sont restées dans la mémoire, documentées par ailleurs par les dalles funéraires marquant l'emplacement des caveaux. Au milieu du XIXe' siècle, le cimetière est créé, rendant ainsi obsolètes les fosses communes à l'intérieur de l'église. Aujourd’hui, l'église fait l'objet d'un projet de rénovation susceptible de mettre en péril des vestiges archéologiques. Pour répondre aux questions soulevées, cinq sondages ont été ouverts : deux à l'intérieur de l'édifice et trois à l'extérieur. Les sondages intérieurs visaient les secteurs non occupés par les arcas encore connues. Deux ont toutefois été "effleurées", essentiellement dans le but de déterminer leur état de conservation. En tout, cinq arcas ont été dégagées, dont trois sont des découvertes inattendues. Elles présentent un état de conservation très satisfaisant, la plupart ayant conservé le départ des voûtes en briques. A la demande du Service régional de l'archéologie, cependant, les comblements ont été testés sur une profondeur réduite, de manière à ne pas engager de fouille des squelettes déposés dans ces ouvrages. Les trois sondages extérieurs, ouverts contre les murs de la nef et le chevet, ont permis de mettre en lumière l'existence de tombes isolées. Compte tenu de leur nombre important (au moins 24 sur moins de 12m²), qui s'empilent et se recoupent, il existe de forte présomption pour que le nombre d'individus enterrés soit remarquable. Les tombes les plus profondes montrent une relation très étroite avec l'édifice. Leur situation tend à les admettre comme les primo-sépultures et conduit à associer l'église et le cimetière dès la fondation de l'édifice. Malgré la faiblesse des arguments, il semblerait que les inhumations pour les plus anciennes soient médiévales. Enfin, il reste à signaler une grande variété dans les modes d'inhumation (orientations diverses) et l'architecture des tombes (coffres de pierres, cercueils particulièrement bien conservés, tombes maçonnées) qui rend le potentiel de ce cimetière particulièrement riche.