Nantes (Loire-Atlantique), Musée départemental Thomas Dobrée, 18 rue Voltaire : rapport de diagnostic
Edition
Cesson-Sévigné : Inrap GO, 2012
Collation
1 vol. (61 p.) : couv. ill., ill. en coul., plans ; 30 cm
Résumé
La fenêtre ouverte, au sud du Manoir de La touche dans l’emprise actuelle du musée Dobrée, a permis de mettre au jour deux grandes séquences d’occupation. La première est essentiellement caractérisée par des structures en creux (trou de poteau et fossé). Elle correspond à une occupation de type rurale probablement contemporaine au Manoir de la touche. Une couche de comblement du fossé a livré un lot céramique daté du XVI-XVIIe siècle. Le comblement des structures et les niveaux de sols associés se présentent sous la forme de sédiment à matrice argileuse, ponctuellement bioturbée, d’une lecture stratigraphique délicate. Les images d’archives corroborent cette hypothèse et présentent un secteur situé extra-muros avec de nombreux jardins aménagés. La seconde séquence comprend essentiellement des éléments construits dont l’arase se situe à une dizaine de centimètres du sol actuel (murs, sols construits, canalisation). Elle correspond à des bâtiments construits au XVIIIe siècle lors d’une vaste phase d’expansion de l’espace urbanisé avec des lotissements liés à une croissance économique importante. La rue Voltaire matérialise ainsi un axe directeur primordial, ouest-est, au sein du nouveau paysage urbain. Ces bâtiments sont détruits en 1902 lors de la mise en place du musée. L’ensemble des vestiges est donc attribué à une large fourchette chronologique comprise entre la fin du Moyen Âge et le début de l’industrialisation. Des éléments en lien avec le bâti du manoir de la Touche, attribué au XVe siècle, peuvent toutefois être conservés comme le suggèrent un certain nombre de documents iconographiques. L’ensemble des éléments dégagés sont relativement bien conservés et présentent une certaine complexité stratigraphique. Les archives sont abondantes, notamment pour le XVIIIe siècle. Les éléments concernant le bâti du XVIIIe siècle sont particuliers dans la mesure où les vestiges sont parfaitement datés et sont construits ex-nihilo sans influence des constructions médiévales et peuvent également présenter des éléments de comparaison intéressants avec les îlots de l’espace urbanisé ancien ceints par l’enceinte médiévale. Enfin, il faut également prendre en compte la configuration du tissu urbain dans le sens où les arrière-cours d’îlot incluent habituellement des structures d’équipement type latrines ou puits qui servent de dépotoirs et peuvent s’avérer riches en éléments caractéristiques de la culture matérielle de l’époque. En conclusion les vestiges peuvent renseigner le phénomène d’expansion de l’aire urbaine nantaise à l’époque moderne ainsi que l’évolution de « la manière d’habiter » en contexte urbain.