Le site de la Frétellière occupe une large vallée où coule le ruisseau des Musses, à l'extrême nord de la commune de Trémentines dans le département du Maine-et-Loire. Les vestiges ont surtout été relevés sur le versant sud. Ils se composent d'un ensemble de fossés dont les traces les plus anciennes remontent à la fin de la période mérovingienne (VIIe siècle). De très rares structures domestiques s'y rattachent. Le réseau de fossés s'affirme ensuite et se structure tout au long de la période carolingienne (VIIIe-début du Xe siècle). Cette ultime phase haut Moyen Age est la mieux attestée avec des ensembles de parcelles bien établis où les structures d'habitat sont totalement absentes. En périphérie de ces champs, quatre fours de potiers ont pu être relevés souvent associés à des tessonnières. Trois exemplaires au moins sont à chambre unique. 130 vases complets ou archéologiquement complets mais présentant tous des défauts et plus de 750 kg de tessons ont été retrouvés dans les fossés voisins. Ces rebuts de cuisson répartis en tessonnières ont permis d'étudier une production exclusivement modelée et produite entre les VIIe et le début du Xe siècle. La phase carolingienne est la mieux attestée avec les principales tessonnières et les quatre fours. L'activité potière cesse et vers l'an Mil l'occupation se résume à une très modeste zone d'habitat. La zone étudiée n'est ensuite réoccupée qu'au XVe siècle (zone artisanale liée peut-être au trempage du chanvre). Le site de production céramique de la Frétellière constitue une première dans les Pays de la Loire pour cette période. Les fours retrouvés, ainsi que la plupart des formes céramiques étudiées sont également inédits. L'activité potière présente sur plus de trois siècles est liée à la présence de matière première (filons d'argile hydrothermale) facilement accessible. La production est répartie en ateliers modestes dont la quantité à l'échelle de la vallée est pour l'instant difficile à apprécier. Ces petites officines en se fixant en limite de parcelles fournissent probablement une ressource complémentaire à des populations tournées avant tout vers l'agriculture.