Rapport intermédiaire de fouille sur le cône d'éboulis pléistocène de la grotte de la Chèvre (Saint-Pierre-sur-Erve, Mayenne) : Campagne 2009 (2/3) : rapport de fouilles
Edition
Cesson-Sévigné : Inrap GO, 2009
Collation
1 vol. (50 p.) : couv. ill., ill. en coul., plans ; 30 cm
Résumé
La collecte des vestiges rejetés sur le talus d’éboulis de la grotte de La Chèvre, issu du démantèlement des couches archéologiques par les fouilleurs du XIXe siècle, s’est poursuivie cette année. Le nettoyage du versant est maintenant achevé et révèle que seul un horizon anthropique, sans doute historique, scelle la roche en place et a été recouvert par ces déblais. Nous pouvons maintenant certifier qu’aucune excavation ancienne, de type tranchée ou autre, n’existe sur cette partie du site. Des centaines d’artefacts lithiques, pour la plupart des éclats issus d’un silex gris-bleu homogène, ainsi que des restes osseux quaternaires et récents, sont mêlés à une petite production céramique et métallique évoquant le Moyen Age et l’Antiquité. De toute évidence mélangés, ces artefacts sont inscrits dans un niveau brun noir humique correspondant au « sol » historique qui nappait le versant avant toute intervention archéologique sur le site. Dans l’épaisseur de la couche cependant, une première approche suggère que les éléments historiques disparaissent ou sont de moins en moins fréquents, au profit du matériel lithique préhistorique. L’idée qu’un niveau sédimentaire paléolithique, bien qu’en partie remanié, pédogénéisé et sans doute de faible épaisseur, puisse être ponctuellement préservée sur le versant, se fait donc jour. La campagne de fouille 2010 devrait permettre de répondre à la question et d’attribuer une chronologie à cet ensemble, que les premiers diagnostics techno-typologiques envisagent comme badegoulien. Parmi les vestiges découverts dans les niveaux remaniés, plusieurs fossiles témoignent d’occupations très anciennes, qu’il s’agisse de restes fauniques ou humains. Le corpus de ces derniers (essentiellement des dents), s’est considérablement enrichi et l’étude anthropobiologique suggère l’existence possible de trois groupes de fossiles. L’un d’eux pourrait être attribuable au Pléistocène moyen et, éventuellement associé à la présence de grands mammifères, correspondre à des habitats anté néandertaliens, peut-être antérieurs à 500 000 ans, que les anciens fouilleurs auront partiellement détruits au sein de la cavité. Des analyses métriques complémentaires, des comparaisons et des statistiques, ainsi qu’une série de datations directes par le radiocarbone et l’ESR/U.Th, devraient rapidement fournir des précisions chronologiques sur ces restes fossiles de toute première importance.