Boulogne-sur-Mer, place Navarin : rapport de diagnostic
Edition
Amiens : Inrap NP, 2013
Collation
1 vol. (123 p.) : ill. en coul. ; 30 cm
Résumé
A l'issue du diagnostic, on peut associer la place Navarin au rivage antique ; le mouvement des eaux a charrié des éléments mobiliers mêlés aux graviers. Au mobilier antique sont également associés de rares fragments de céramique d'époque médiévale. D'après l'analyse des sondages carottés, ces niveaux pourraient correspondent aux plus hautes mers, voire aux tempêtes. La profondeur d'enfouissement de ces formations (3 à 4 m) est identique à celles observées en 1994 : l'exhaussement semble donc constant sur l'ensemble du secteur. Sur les plans d'époque moderne, la Basse Ville est défendue par un mur oblique, reliant la Haute Ville, au nord de la porte des Dunes, au vallon des Tintelleries. La transformation de l'Hôpital du Bourg en hôpital général, à l'extrême fin du XVIIe siècle, entraîne un certain nombre de modification à l'enceinte. Les biens de l'hôpital se sont accrus, notamment vers le nord en direction de la place Navarin, jusqu'à l'intégration d'une partie de celle-ci au système fortifié. En 1776, le cimetière paroissial Saint-Nicolas s'y déplace, occupant un ancien jardin de l'hôpital ; à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe, il sert également de lieu d'inhumation pour les soldats des armées révolutionnaires ou napoléoniennes. Le cimetière est condamné en 1806. Si les sources écrites donnent l'image d'un lieu complètement saturé de tombes, la réalité archéologique est tout autre : une partie des sépultures a été récupérée au cours du premier tiers du XIXe siècle, préalablement à l'aménagement de la place Navarin, pour que les corps soient réinhumés au cimetière de l'Est. Les conditions de mise au jour de ce cimetière sont très particulières : les tombes, percées dans un niveau humifère sableux très instable, apparaissent entre -2 m et -3,2 m ; bon nombre d'entre-elles ont conservé leur cercueil. Il est possible qu'au moins deux niveaux de sépultures soient conservés, au moins dans la partie est du terrain. L'étude anthropologique a montré la coexistance, au sein du cimetière, d'immatures et d'adultes. Au-delà de la limite nord du cimetière se développe un espace public ou une très vaste cour pavée. Objet de préoccupations constantes, cet espace s'exhausse de près d'un mètre au cours du XVIIIe siècle, vraisemblablement pour en assurer sa mise hors d'eau. Au début du XIXe siècle, on y édifie un bâtiment, que le cadastre de 1806 permet d'identifier comme une brasserie. Cet édifice est détruit avant 1867.