Lors de la campagne de diagnostic archéologique effectuée durant l’hiver 2009 sur le tracé des derniers kilomètres de la partie nord du futur Canal Seine-Nord Europe, deux fossés étroits et allongés accolés l’un à l’autre ont été mis au jour sur la commune de Oisy-le-Verger (Pas-de-Calais). Aucun mobilier n’avait alors été recueilli pouvant permettre d’avancer une attribution chronologique à cet ensemble. Cependant, la forme particulière de ces fossés laissait entrevoir la possibilité qu’il puisse s’agir de langgräben, enclos funéraires et cultuels en activé du Bronze moyen au début du premier âge du Fer, présents sur un large territoire allant du nord de l’Allemagne à la Vendée, mais étrangement rares dans le Nord-Pas-de-Calais. La fouille effectuée durant le mois de juillet 2010 sur une surface de 7 000 m² avait pour objectif d’une part de recueillir du mobilier datant par la fouille exhaustive des deux fossés, et d’autre part de vérifier la présence éventuelle d’autres monuments funéraires dans l’environnement proche de ces ensembles. A cet effet, l’intégralité de la largeur du futur canal a été décapée, soit un peu plus de 80 mètres, ainsi que 40 mètres de part et d’autre dans le sens de la longueur. En raison d’une forte érosion marquant le secteur, les résultats demeurent assez lacunaires. Le caractère funéraire ou cultuel de ces ensembles n’est pas attesté en l’absence de vestiges humains inhumés ou incinérés ainsi que de traces d’aménagements spécifiques internes aux enclos. Leurs datations restent également assez incertaines. Un seul enclos a livré quelques tessons pouvant être attribués à un horizon Bronze final/Hallstatt. Deux fosses, l’une proche des monuments et l’autre plus éloignée, ont également livré quelques tessons datés respectivement du premier âge du Fer et du Bronze final. L’ensemble se compose d’un enclos très arasé orienté nord-ouest/sud-est de 36 mètres de long, recoupé sur son côté est par un second enclos orienté est/ouest reconnu sur 25 mètres de long et se poursuivant sur une longueur inconnue hors de l’emprise des travaux. Malgré l’absence de vestiges à caractère funéraire, la forme générale caractéristique des deux fossés évoque clairement ces enclos allongés de la fin du second et début du premier millénaire avant notre ère présents du nord de l’Allemagne à la Vendée. Les rares éléments céramiques recueillis renforcent l’hypothèse émise s’agissant de monuments de type langgräben.