Auteur |
Cahu Didier |
---|---|
Auteur secondaire |
Boulinguiez Philippe Brisotto Vérane Dupré Mathilde |
Titre(s) | Habitat, enclos fin VIIe-IXe siècle, Vassé, Torcé, (Ille-et-Vilaine) : rapport de fouille |
Edition | Cesson-Sévigné : Inrap GO, 2014 |
Collation |
1 vol. (250 p.) : couv. ill., 201 fig., 6 tabl. ; 30 cm. |
Résumé |
La fouille du site de Vassé, transept nord ouest-sud est de près d'1,4 hectare, s'inscrit dans le cadre du tracé de la future LGV Rennes-Le Mans. Nous sommes au sud est du village de Torcé, à 800 m à vol d'oiseau, à côté d'un ensemble manorial du XVIe siècle, et sur les premières déclivités d'une petite colline culminant à 97 m NGF. A l'ouest de l'emprise, à l'extrémité d'une tranchée complémentaire, une fosse isolée du premier âge du Fer est le seul témoin d'une occupation antérieure au haut Moyen-Age. Au XIe-XIIe siècle, un réseau fossoyé se développe au sud de la zone de fouille. A l'époque moderne, en lien probable avec le manoir de Vassé situé immédiatement à l'ouest de la fouille, et rejoignant la ferme de La Noyère au sud, deux portions de chemin creux ont pu être reconnus. Puis, s'inscrivant sur le cadastre napoléonien, un ensemble parcellaire se développe, dupliquant pour une part le fossé principal médiéval. Enfin, postérieur à l'établissement du cadastre du début du XIXe siècle, un chemin nord-sud se met en place. L'habitat fin VIIe-IXe siècle enserré au sein de parcelles fossoyées constitue le coeur et le corps de ce rapport. Malgré quelques réaménagements et évolutions, l'essentiel du réseau parcellaire est rapidement établi, il définit des parcelles spécialisées vouées à l'habitat ou aux activités agricoles. Le site se place dans un milieu ouvert, largement agricole et déboisé, où les trois milieux proches (forestier, hygrophile et héliophile) sont largement sollicités (ramassage de bois mort). Deux espaces occupés s'observent, le premier à l'est, le second à l'ouest, reliés une zone centrale sud délaissée pour des espaces agraires. A l'est, au terme de quatre étapes d'aménagements, ce sont trois parcelles fossoyées régulières de 850 m². L'une d'elle concentre l'habitat, les deux autres, vierges de faits archéologiques, sont dévolues à l'exploitation agricole. A l'intersection de ces futurs lots, une possible unité agricole a pu voir le jour. A l'ouest, de part et d'autre d'un fossé principal, l'habitat se concentre de façon durable. Autour et à partir de ce fossé éminent, un fin réseau parcellaire, pour une part rapidement empiété, organise des parcelles ou lots. Tous filent hors emprise, et l'un d'entre eux, le principal, mesurerait près de 90 m de long sur 52 m de large, soit environ 5000 m². Cette zone est alors bien plus ouverte. Trois aires bâties s'observent, au nord de ce fossé, au sud et à l'est le long de son retour nord sud, édifices sur poteaux et structures d'activités de type fosse, silo, aires de combustion, de rejets et puisard. La frange ouest du décapage dévoile de nouvelles parcelles en lien avec les précédentes, pour le traitement des récoltes avec quelques silos, greniers et éventuels gerbiers. Bien que les aires bâties se définissent aisément, les bâtiments sont mal assurés et plusieurs hypothèses de construction sont émises, vues restrictives et élargies liées à la profusion des trous de poteau et à la réalité de bâtiments peu orthonormés. L'un d'entre eux combine poteaux et sablière basse. Sept silos enterrés sont clairement identifiés, mais vingt quatre autres sont suggérés. Les structures de combustion (foyer excavé circulaire, tranchée foyer) sont systématiquement à l'écart des zones bâties. Il faut noter la présence d'une fosse quadrangulaire aux angles arrondis et marqués d'une petite cupule, laquelle a recueilli un exemplaire complet de meule volante: l'hypothèse, étayée par une illustration du début du XXe siècle, place cet artéfact dans sa structure d'origine, pour un bâti supportant le moulin d'une meule à bras. Les données renvoient l'image d'une économie domestique à vocation agro-pastorale, où une production céréalière de seigle domine, en lien probable avec un élevage important, et où la part des légumineuses dans l'alimentation est très réduite, à l'instar des exemples régionaux. L'artisanat est très discret (polissoir pour le travail de l'os ou du bois et saule pour la vannerie éventuellement), et les échanges (céramique et meules) semblent s'opérer sur de courtes distantes. Au final, ce site permet de suivre l'évolution d'un terroir du haut-Moyen Age jusqu'à l'époque contemporaine. Postérieures à l'occupation dominante alto-médiévale, deux trames parcellaires principales voient le jour, et nous pouvons nous interroger sur un fil conducteur commun, où un départ d'enclos alto-médiéval est dupliqué et agrandi tout en se décalant, d'abord au XIe-XIIe puis au cours de l'époque moderne. La présence de mobilier céramique de l'âge du Fer est anecdotique, mais elle permet d'affirmer que l'habitat du premier Moyen-Age qui suit de très loin ne s'insère pas dans un territoire vierge d'occupation et d'exploitation. L'apport essentiel de cette fouille est la mise au jour d'un habitat organisé et structuré que nous pouvons caler entre la fin du VIIe et le IXe siècle, à peu de distance de l'actuel village de Torcé, déjà lieu probable de vie, de culte et de pouvoir, attesté tout du moins à partir du XIe siècle. Nous parlons alors d'un habitat enclos: son étude permet de dissocier deux ensembles, un premier normé à l'est qui constitue une unité d'habitation et d'exploitation aux parcelles régulières, un second à l'ouest beaucoup plus ample et dense qui a connu la plus longue occupation. Les quelques données annexes permettent de voir une économie peu diversifiée aux échanges certainement restreints s'effectuant sur de courtes distances, et même si la tentation est là, il serait hasardeux de parler d'économie de subsistance. |
Sujet |
parcellaire exploitation agricole silo foyer meule élevage vie économique vannerie peson polissoir céréale seigle |
Chronologie |
Hallstatt Haut Moyen Age Moyen Age |
Ark de la Notice : | https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0131276 |
Ark status | URL Ark actif |
Ark de DB05030807_BD.pdf | https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0131276/doc/15660 |