ZAC des Ardilliers, Saint-Pair-sur-Mer, (Manche) : rapport de fouille
Edition
Cesson-Sévigné : Inrap GO, 2015
Collation
1 vol. (73 p.) : couv. ill. en coul., 30 fig. ; 30 cm
Résumé
Les fouilles, ont concerné une surface restreinte d’environ 1000 m², permettant d’appréhender l’enclos et ses abords immédiats. Le monument, de plan circulaire était délimité par un puissant fossé, large de 2 m pour une profondeur d’environ 1 m. La plateforme centrale, d’un diamètre de 5 m a livré les vestiges de quatre sépultures. Ces dernières correspondent toutes à des dépôts cinéraires. L’une d’elle était contenue dans une urne, une autre était délimitée par un petit coffrage en pierre, quant aux deux dernières, elles semblent avoir été déposées dans de simples fosses, recouvertes pour l’une d’elle de dalles de pierre. L’étude anthropologique, conduite par Myriam Le Puil Texier, s’est avérée particulièrement surprenante. Les amas osseux se sont en effet révélés particulièrement importants. Si avec 527 g d’ossements calcinés correspondant selon toute vraisemblance à un unique individu adulte, le plus petit (St 155) peut paraître assez « classique », les trois autres en revanche illustrent des pratiques tout à fait singulières. Les dépôts y regroupent en effet 3627 g (St 162), 4804 g (St 5) et 5048 g (St 158) d’os, qui correspondent dans les trois cas aux restes de trois individus (à chaque fois deux sujets adultes et un immature). Dans l’attente de datations au radiocarbone, l’attribution du monument repose sur l’étude des quelques vestiges céramiques (l’urne et un fragment de vase rencontré dans le fossé) qui permettent d’envisager sa fréquentation au cours du Bronze moyen. Enfin, en raison d’une situation géographique assez atypique là encore, l’approche archéologique des vestiges a été complétée par une étude géomorphologique. Réalisée par Adrien Gonnet (Université de Rouen), celle-ci a pu montrer que le site a été soumis durablement à des épisodes de colluvionnements qui ont pour partie comblé le petit vallon dans lequel le monument a été érigé. En marge du cercle de l’âge du Bronze, le décapage a également permis de reconnaître deux fossés parcellaires et une fosse empierrée qui ont pu être datés, par les quelques vestiges céramiques qu’ils ont livré, au haut Empire.