Rémire-Montjoly, (973), PK11 Route des plages, Rorota : rapport de fouille
Edition
Bègles : Inrap GSO, 2012
Collation
1 vol. (186 p.) : 42 fig., ill. en noir et en couleur ; 30 cm
Résumé
En mai 2008 un diagnostic archéologique réalisé par une équipe de l’Inrap sur la parcelle AP 551 au PK 11 de la Route de Plages à Rémire-Montjoly avait mis au jour des indices d’un site amérindien stratifié. Il s’agit du site avéré dit « Rorota », repéré depuis le début des années 1970 (n° 97309.010). Nous avons réalisée une petite fouille préventive de 1250 m² sur ce site connu. Il se localise sur un ancien cordon entrecoupé par les criques Rorota au nord et d’Hota au sud s’écoulant du Mont Mahury dans l’Anse de Rémire vers la mer. Cette partie du cordon mesure environ 2 kilomètres de longueur et culmine près des ruines actuelles de la distillerie « Prévot » sur la Route des Plages. Les traces anthropiques enfouies font partie d’une zone d’habitat amérindien. Nous avons tenté de reconstituer deux zones implantées de carbets. Mais les résultats de ces tentatives demeurent aléatoires, en l’absence d’un plan de référence (au sol ou palafitte). Il s’agit probablement d’une zone périphérique du village principal : on note sa position topographique, en limite d’une zone basse et éloignée du point culminant ou central du cordon, mais aussi l’absence de structures importantes comme les puits ou les sépultures primaires et/ou secondaires. La poterie de PK 11 se caractérise par quatre récurrences morphologiques et décoratives (Formes A – D) ainsi que par une pâte à base de chamotte et à cuisson réductrice. Notre assemblage fait partie d’une tradition de céramique omniprésente sur l’Ile de Cayenne et ses environs à partir du Xe siècle de notre ère, qui couvre la période du Néoindien récent (Late Ceramic Age). Un rattachement chrono-culturel au complexe céramique de Thémire nous semble évident en considérant la pâte (Cayenne peint) mais il faudra s’interroger sur une révision de la typologie comme, nous l’avons proposé en faisant cet inventaire. Les analyses d’amidon ont démontré une forte utilisation du maïs par la population du site de PK 11, attestée principalement par les plaques à cuire, outil pourtant traditionnellement lié aux galettes de manioc. Ces données sur la paléo-diète nous interrogent sur l’utilisation du manioc et du maïs par les populations précolombiennes et historiques. Pour conclure, la fouille du site de PK 11 est une fenêtre du grand site avéré du Rorota témoin de la période néoindienne récente du littoral de la Guyane. Ces nouvelles données sont particulièrement intéressantes suite au rapide développement urbain de l’Ile de Cayenne, notamment des communes de Rémire-Montjoly et Cayenne. Nous n’avons pas trouvé de vestiges modernes liés aux premières installations européennes dans l’Anse de Rémire ou d’autres plus récentes.