Auteur |
Cahu Didier |
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Auteur secondaire |
Blanchet Stéphane Dieu Yoann Hallavant Charlotte |
Titre(s) | La Grande Maçonnais, Torcé, (Ille-et-Vilaine) : Forge antique du IIe siècle : Habitat du Xe-XIe siècle : rapport de fouille |
Edition | Cesson-Sévigné : Inrap GO, 2015 |
Collation |
1 vol. (205 p.) : 125 fig., couv. ill. ; 30 cm |
Résumé |
La fouille du site de La Grande Maçonnais s’inscrit dans le cadre de la future ligne à grande vitesse Rennes-Le Mans. C’est un transept nord ouest- sud est de 2300 m². La parcelle se situe au sud du village de Torcé, à moins de 600 m du coeur de cebourg rural. Le site se déploie sur les faibles déclivités d’une petite colline, avec des altitudes comprises entre 94,50 m et 98, 50 m pour un pendage orienté vers le nord est. Quelques éléments mobiliers néolithiques sont les premiers indices d’occupation. Nous parlons de fragments céramiques piégésdans des chablis. Surtout, ce sont deux pièces lithiques en silex du Néolithique ancien ou moyen I : une lame et un éclat. A la protohistoire, et plus particulièrement à l’âge du Fer, un parcellaire se met en place. Son tracé, qui traverse l’emprise de fouille, suit plusieurs inflexions, directions. Ces différents segments se sont mis en place progressivement, au fil des défrichements. Les comblements de ces fossés sont peu marqués de l’empreinte humaine, mais ils livrent ponctuellement et régulièrement des témoins céramiques homogènes. Plusieurs curages ou recreusements assurent de l’entretien de ce réseau. Excentrées de cette trame, deux fosses apportent un petit lot de céramique domestique de la transition Hallstatt- Tène. L’habitat est absent, mais nous ne pouvons douter qu’une telle mise en valeur parcellaire s’accompagne d’une installation humaine plus conséquente. Une occupation antique se scinde en deux mouvements : un premier parcellaire, un second artisanal. Deux trames fossoyées nord- sud traversent l’emprise décapée : l’une à l’est, l’autre à l’ouest. A l’est, elle imprime un axe, repris en chemin au plus tard au haut Moyen Âge ; il perdurera jusqu’au XXe siècle. A l’ouest, elle est supplantée dans un second temps de l’occupation par un passage vers l’actuelle route départementale, probable voie ancienne. Cet accès est alors lié à un atelier de forge que le mobilier céramique cale au milieu- seconde moitié du IIe siècle. Le coeur de cet ensemble occupe une surface réduite de 400 m² ; il est isolé, en retrait de tout habitat. Les structures sont peu nombreuses et forment un ensemble cohérent que nous pouvons comparer à un autre atelier où des niveaux de sol ont pu être étudiés (Orgères, Ille-et-Vilaine, Levan 2014). La quantité de scories et la nature fragile de l’installation suggèrent un travail de forge répondant à des besoins épisodiques et ayant fonctionné sur une courte durée. Nous aurions affaire à une forge de services où la production est réduite à un usage interne par un artisan avant tout paysan. Cet atelier est aussi un lieu de vie puisque les déchets métallurgiques côtoient de la vaisselle domestique. Est-il question d’un atelier de bord de voie, ou est il attaché à la pars rustica d’une villa ? Les éléments de réponse manquent, mais ils sont peut-être à rechercher sous le village actuel de Torcé. Au haut Moyen Âge (VIe- VIIe siècle) se découvrent ensuite les premiers mouvements parcellaires qui évolueront jusqu’au Xe- XIe siècle. Ils déterminent clairement deux espaces : un premier vierge de tout fait archéologique, possible futaie dense où le chêne domine ; un second où se déploient des lieux de vie. L’habitat se met véritablement en place au Xe- XIe siècle. A l’ouest du chemin et proche de la bordure sud du décapage, un maigre bâtiment sur poteaux (grenier ?) est l’amorce d’un ensemble certainement plus conséquent. A l’est du chemin, une unité domestique conjugue bâtiment d’habitation (C 14 : 890-900 à 1030), grenier, fosse de rejet de combustion, et un possible gerbier. L’ensemble est dégagé et peut figurer une occupation courte. Surtout, proche de la bordure nord de l’emprise, jouxtant le chemin côté ouest, et recoupant un petit enclos fossoyé du VIe- VIIe siècle, une construction remarquable s’implante. Son plan unique ne connaît à ce jour aucun exemple de comparaison. Nous voyons deux modules de quatre poteaux de fort diamètre, juxtaposés et alignés, dégageant un éventuel passage interne large de 6,50 m. Il couvre une surface de 80 m². L’ampleur des avant-trous des pièces de bois et la portée nécessaire à certains écartements (6 de 6,50 m) suggèrent un édifice imposant avec un probable niveau supérieur. Son plan fait alors penser à un type manorial qui se développe dans la seconde moitié du Moyen Âge, à savoir les logis- portes. Au pied de cet édifice, une fosse dépotoir présente un lot important de céramique domestique. Cette construction atypique pose de nombreuses questions, les réponses sont certainement immédiatement au nord de la limite de décapage, et nous ne pouvons que regretter la contrainte de l’emprise de fouille. Dans une dernière phase médiévale à contemporaine, un parcellaire orthonormé et en partie laniéré (pour un travail de labours) se met en place, et évolue jusqu’à sa disparition complète due aux remembrements du XXe siècle.Ainsi, nous percevons une occupation de cette zone dès le Néolithique avec différents mouvements jusqu’à nos jours. Pour lespériodes antiques et médiévales, les données récoltées interrogent sur leur relation avec le centre du village de Torcé, lequel est tout proche. Elles nous incitent encore une fois à nous tourner vers ces coeurs de bourg trop rarement explorés. |
Sujet |
terre cuite architecturale habitat rural construction carpologie anthracologie matériaux de construction bois parcellaire forge artisanat fosse-dépotoir vaisselle grenier scories voie |
Chronologie |
Néolithique Age du fer Antiquité romaine Haut Moyen Age Moyen Age Bas Moyen Age Temps Modernes ép contemporaine |
Ark de la Notice : | https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0136763 |
Ark status | URL Ark actif |
Ark de F025031_BD.pdf | https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0136763/doc/18531 |