Le jeu de paume du Pélican, 10 et 12 rue Saint-Louis, Rennes,(Ille-et-Vilaine) : rapport de fouille
Edition
Cesson-Sévigné : Inrap GO, 2015
Collation
1 vol. (321 p.) : couv. ill. en coul., 153 fig. ; 30 cm
Niveau d'ensemble
10 et 12 rue Saint-Louis, Rennes, (Ille-et-Vilaine) - rapport de fouille - Ferrette Romuald - Inrap GO - 2015
Résumé
L’intervention du 10-12 de la rue Saint-Louis fait suite au projet de construction d’une maison de la petite enfance par la ville de Rennes (35). Elle concerne deux thématiques principales : l’étude des séquences gallo-romaines et modernes à l’emplacement de la parcelle 0234 (volume 1 du RFO) et l’analyse et l’évolution d’un bâtiment en élévation, en l’occurrence une salle du jeu de paume, la salle du Pélican, construite au début du XVIIe siècle (parcelle 1130, volume 2 du RFO). La redécouverte de la salle du Pélican en 2011 reste exceptionnelle et est une réelle opportunité de connaître ce patrimoine, peu souvent étudié. La salle, caractéristique de l’architecture des jeux de paume qui sera normalisée au XVIIIe siècle, est dans un état de conservation remarquable. Datée de 1607 par dendrochronologie, son étude a permis de restituer les parties aujourd’hui disparues et ainsi de pouvoir appréhender l’organisation primitive de l’édifice avec ses galeries hautes et basses. Une recherche documentaire réalisée en parallèle a montré que les propriétaires successifs de la salle sont de grandes familles de parlementaires et ainsi de comprendre qu’en plus d’un sport, la paume est également une activité lucrative. L’étude a fourni de précieux renseignements sur l’intégration de la salle dans le quartier Saint-Aubin qui ne comptait pas moins de huit jeux de paume. Ainsi, l’étude de la salle du Pélican offre un autre visage du quartier, loin de l’image pieuse portée notamment par le couvent des Jacobins situé à proximité et dont le culte à Notre-Dame de Bonne Nouvelle est également en pleine apogée au XVIIe siècle. Paradoxalement, c’est sans doute cette dispersion de l’esprit vers ces jeux jugés décadents qui est à l’origine du déclin de la paume et de la disparition massive des salles. Heureusement, celle du Pélican a reçu une autre affectation en étant transformée en chapelle entre 1686 et 1690, ce qui a permis de préserver en grande partie ses dispositions primitives. D’ailleurs, ce sont ses caractéristiques architecturales qui sont à l’origine d’une transformation somme toute rapide et à moindre coût : il a suffit d’ajouter un transept à l’espace de jeu pour modifier définitivement la perception de la salle. De l’état chapelle, il ne reste plus aucun décor si ce n’est des blocs de calcaire en remploi dans un mur récent qui ont permis néanmoins de restituer un retable Lavallois.