Issoudun (Indre) 73 rue Haute Saint-Paterne : Création d'un lotissement : rapport de diagnostic
Edition
Pantin : Inrap CIF, 2016
Collation
1 vol. (52 p.) : ill., 17 fig. ; 30 cm
Résumé
Le diagnostic réalisé Rue Haute Saint-Paterne a permis de mettre en évidence deux occupations anthropiques. Ces deux entités sont présentes sur le bord est d’un éperon dominant la vallée de la Théols. La première occupation, matérialisée par une double ligne de poteaux, reconnue sur une longueur de plus de trente mètres est attribuable au Bronze final IIIb. Ainsi, le site d’Issoudun pourrait participer du phénomène de regroupement, perchement, enfermement initié dès le Néolithique avec les enceintes fossoyées et préfigurant le mouvement européen que sont les établissements aristocratiques du Hallstatt final (Gasco, 2009). A titre de comparaison, nous citerons l’éperon barré du Camp Allaric à Aslonnes dans le département de la Vienne dont une des premières occupations est attribuée au Bronze final IIIb. La céramique d’Issoudun est d’ailleurs comparable à celle du Camp Allaric au niveau des décors peint à l’hématite. Une autre comparaison, plus architecturale celle-ci, peut être faite avec le site du « Châtelet » à Boulancourt (Seine-et-Marne). En effet la fouille de cet ensemble a permis de mettre en évidence une double rangée de poteaux espacés de deux mètres et interprétée comme le coeur d’un rempart daté du Bronze final IIIb (Balasescu et al., 2008). A la période mérovingienne, des structures en creux ainsi que deux fours domestiques, trahissent une occupation du promontoire à l’époque médiévale. Cet état de fait est confirmé par la présence d’une église dédiée à Saint-Martin avant le dépôt des reliques de Saint-Paterne dans cette dernière en 917 (Choleau 1950, p. 16). Le site d’Issoudun « Rue Haute Saint Paterne » est d’un intérêt majeur pour la compréhension de l’occupation du Berry, pratiquement terra incognita pour l’Âge du Bronze et plus largement pour la Protohistoire , ainsi que pour l’histoire d’Issoudun à travers l’occupation du faubourg médiéval de Saint-Paterne. Il serait donc dommage de se priver d’une des dernières parcelles non construite sur cet éperon. Une fouille pourrait, si ce n’est comprendre l’architecture en présence sur une faible surface, du moins collecter un mobilier céramique qui fait cruellement défaut pour la période dans la région.