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Auteur |
Bel Valérie |
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Auteur secondaire |
Ayasse Alexandre Barberan Sébastien Chardenon Nathalie Bernard Marie Bolo Aurélien Bouneau Chloé |
Titre(s) | Enclos funéraire protohistorique, évolution du réseau parcellaire fossoyé de l'époque romaine à l'époque contemporaine : Lattes, Saint-Pierre nord : Languedoc-Roussillon, Hérault : Déplacement de l'autoroute A9 à hauteur de Montpellier : secteur 2 : rapport de fouille |
Edition | Nîmes : Inrap MED, 2016 |
Collation |
2 vol. (286 p., 199 p.) : ill. en coul., cartes, plans, couv. ill. ; 30 cm |
Collection |
DA9M doublement autoroute A9, contournement de Montpellier : secteur 2 |
Résumé |
Lors de cette opération, seules deux structures ont pu être attribuées à la période néolithique : à l’ouest du chemin de Saint-Pierre, un puits daté du Néolithique moyen et, à l’est du chemin, un fond de fosse du Néolithique final. A l’est du chemin, une inhumation très dégradée, recoupée par un fossé médiéval, pourrait appartenir à la période néolithique, mais cette hypothèse n’a pu être vérifiée. Enfin, une grande fosse associée à de la céramique non tournée protohistorique pourrait signaler l’existence d’un habitat dans l’environnement proche. La fouille a mis en évidence une occupation du second âge du Fer représentée par un enclos fossoyé associé à huit structures funéraires datées entre le milieu du Ve s. et le milieu du IVe s. av. J.-C. Ces vestiges ont été retrouvés au sud de l’emprise, à 30 m à l’est du chemin actuel, sur la bordure de la dépression. Leur isolement apparent pourrait être attribué à la très faible lisibilité des structures dans les limons bruns qui colmatent le paléo-creux. L’existence d’autres aménagements contemporains en direction du chemin n’est donc pas du tout exclue. Le fossé de l’enclos délimite un espace quadrangulaire de 12 m de longueur et 6-7 m de largeur. Dans un second temps, il a été agrandi au nord pour atteindre 15 m de longueur. On attribue au premier état de fonctionnement un dépôt secondaire de crémation en urne non tournée décorée, établi dans l’angle sud-est de l’enclos. L’ossuaire contenait les restes d’un sujet adulte associés à une fusaïole en céramique, un bracelet en bronze et deux fibules, en bronze et en fer, datés de la deuxième moitié du Ve s. av. J.-C. Le deuxième état (425-400) est représenté par des structures funéraires établies dans le fond des fossés. Dans le fossé nord (peut-être avant agrandissement de l’enclos), est installé un dépôt secondaire en urne non tournée, appartenant à un sujet adulte ou adolescent, fermé par un fond de vase et initialement protégé par un dispositif de couverture périssable surmonté par une planche en bois d’Aubépine brûlée et associé à une stèle en calcaire. Le tout était probablement recouvert par un remblai ou un tertre. Postérieurement à l’agrandissement de l’enclos, un bûcher est aménagé sur le fond du fossé occidental. Les résidus charbonneux ont livré des restes osseux brûlés d’un individu adulte et d’un enfant décédé entre 6 et 12 mois, les fragments brûlés d’une coupe attique et d’une urne non tournée. Une stèle anthropomorphe en calcaire, également brûlée, repose sur le fond à la base des résidus. Une partie des os de l’adulte brûlé sur le bûcher a été déposée avec une agrafe de ceinture en fer dans une urne non tournée installée à proximité, dans une fosse aménagée au fond du fossé. L’ossuaire contenait un skyphos en céramique grise monochrome disposé à l’envers. Il était recouvert par une coupe mono-ansée en céramique peinte de Marseille, également placée à l’envers et sur laquelle avaient été effectuées une libation de vin rouge et une offrande de pièce carnée de bovin ou ovi-caprin. La sépulture était protégée par un coffrage de bois et recouverte par un remblai ou tertre qui scellait également les restes du bûcher. Ce remblai était surmonté d’une stèle en calcaire retrouvée brisée, en partie en place. Dans une troisième étape d’aménagement (400-350), des dépôts de crémation ont été installés dans le comblement des fossés au-dessus ou à proximité des tombes antérieures : un dépôt de crémation d’un sujet adulte associé à une fusaïole, et deux dépôts de résidus de sujets de taille adulte dont un associé à une fibule en bronze. Près de deux siècles plus tard, dans le courant du IIe s. av. J.-C., l’enclos funéraire est englobé dans une parcelle quadrangulaire partiellement reconnue d’au moins 1770 m², délimitée par un fossé de grandes dimensions, aux parois évasées et au fond plat. L’espace délimité et monumentalisé par ce fossé est occupé par des tranchées de plantation de vigne. L’aire sépulcrale protohistorique, manifestement encore visible et préservée, mais apparemment dépourvue de nouvelles structures, pourrait avoir conservé une fonction funéraire ou mémorielle. A partir de la fin du IIe s. et au cours du Ier s. av. J.-C. un réseau de fossés parcellaires formant un découpage régulier, est mis en place au nord de cette parcelle, probablement en lien avec la voie située sous le chemin de Saint-Pierre et qui a été reconnue sur le site de Saint-Pierre sud. Ces fossés témoignent d’un drainage et d’une mise en valeur de la dépression par des activités agraires ou pastorales, sans doute en relation avec un habitat qu’on restitue au nord-ouest de l’emprise d’après la répartition des fragments de céramique et des déchets alimentaires (restes de coquillages marins). A la même époque, la vigne de la parcelle méridionale est agrandie vers le nord. Le changement d’ère voit la mise en place d’un système de drainage dont la morphologie s’affine au cours du Ier s. de notre ère. Ce dernier se développe à l’est du chemin de Saint-Pierre sous la forme d’une trame parcellaire en épi, caractéristique de la mise en valeur de zones humides ou de cuvette. Ce système évite la parcelle tardo-républicaine qui englobe l’enclos protohistorique. Contrairement à la période précédente, on ne détecte pas d’indice d’habitat dans le proche environnement. A la fin du Moyen Age et au début de l’époque moderne, le secteur est réinvesti et un nouveau réseau de fossés se met en place pour le drainage de la dépression de part et d’autre du chemin de Saint-Pierre. La présence d’une canalisation en blocs de calcaire au fond de l’un d’eux fait penser qu’à une des étapes d’aménagement, l’eau drainée a été canalisée pour l’irrigation ou pour un abreuvoir. Une borne installée dans le comblement d’un fossé de la fin du Moyen Âge a été retrouvée en limite sud de l’emprise. Durant cette période, dans une première étape d’aménagement, une vigne est implantée en rive est du chemin de Saint-Pierre dans la partie méridionale de l’emprise. La dernière phase de drainage du secteur se situe au cours des XIXe et XXe s. ; elle est représentée par de nouveaux fossés qui coïncident avec les limites parcellaires immédiatement antérieures à l’aménagement autoroutier. La fouille de Saint-Pierre nord permet ainsi de restituer de manière relativement précise et documentée, l’histoire de la structuration d’un petit coin de la campagne lattoise sur la longue durée, depuis l’âge du Fer jusqu’à nos jours. |
Sujet |
géomorphologie structure agraire enclos funéraire parcellaire puits incinération habitat rural viticulture fusaïole sépulture bijou objet métallique bûcher pratique funéraire anthropologie archéozoologie coffre en bois malacologie anthracologie ossuaire assainissement dépôt funéraire stèle borne voirie |
Lieux |
Lattes Hérault Dép |
Chronologie |
Néolithique Age du fer Protohistoire Antiquité romaine ép médiévale |
Ark de la Notice : | https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0143342 |
Ark status | URL Ark actif |
Ark de FB1143103_01_BD.pdf | https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0143342/doc/19053 |
Ark de FB1143103_02_BD.pdf | https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0143342/doc/19054 |