Tiffauges (Vendée), Digue du château : rapport de diagnostic
Edition
Cesson-Sévigné : Inrap GO, 2016
Collation
1 vol. (101 p.) : couv. ill., ill. en coul., plans ; 30 cm
Résumé
L’étude des parties basses de la digue de l’étang du château de Tiffauges a été rendue possible par l’interruption du cours de La Crûme, affluent de La Sèvre, alimentant initialement l’étang médiéval. La mise hors d’eau a permis de confirmer que l’ensemble des éléments subsistant à la base du barrage côté amont (dérivations, déversoir) sont des constructions maçonnées contemporaines de la réalisation du parement extérieur de la digue. En aval, les deux canaux de dérivation alimentent des réseaux d’irrigation entretenus et maintenus actifs jusqu’au milieu du XXe siècle. Il a été également possible d’observer la présence d’un canal maçonné et doté d’une bonde, passant sous le déversoir. Cet élément correspond en fait à un captage d’une partie du débit du ruisseau dont l’origine se situe en amont du barrage. Une étude à plus vaste échelle suggère un aménagement du cours d’eau sur une grande partie de son cours par la création de deux étangs en amont (Les Étangs du Milieu et L’Étang du Haut) et la canalisation du ruisseau dont le cours principal est déplacé le long de la rive est, au pied des murs du château. C’est également au pied de cette rive est, commandée par la tour du Vidame, que sont installés l’arche du trop plein, la bonde et le déversoir de l’étang. Dans ce même secteur, le dégagement du pied du coteau a permis d’observer localement l’ancrage des maçonneries des deux murs amont et aval de la digue sur le substrat granitique. L’altitude élevée de la tête du substrat confirme que l’écoulement actuel ne correspond pas au lit « naturel » du ruisseau et que le flanc du promontoire portant le château a été aménagé et retaillé. Cette observation vaut également pour la rive ouest où l’aménagement des prairies en terrasse laisse apparaître des fronts de taille verticaux identifiables à des carrières. Le diagnostic n’a par contre fourni aucun élément quant à la datation de cet ouvrage d’art complexe et encore relativement bien conservé. La logique constructive et les études d’archives indiquent cependant que l’ensemble a dû fonctionner avec la tour du Vidame, construite dans les premières années du XVIe siècle et était encore opérationnel à la fin de ce même siècle lors des Guerres de Religions. Dans la description fournie par l’aveu de 1647, l’étang aval est transformé en prairie et l’étang amont partiellement à sec, ce qui peut être l’indice d’une période d’étiage prolongée ou de dysfonctionnement dans la gestion des barrages.