Le Buisson, Saint-Evroult-de-Monfort, (Orne) : rapport de fouilles
Edition
Cesson-Sévigné : INRAP GO, 2005
Collation
1vol. (115 p.) : ill. en noir et en coul., 27 cl. ; 30 cm
Résumé
L’atelier paléométallurgique est situé sur la commune de Saint-Evroult, au nord de Gacé, installé sur un méplat dominant la vallée de la Guiel. Le substrat est composé de craie du Crétacée, supportant plusieurs mètres d'argiles à silex, des formations pouvant abriter du minerai de fer : dans les environs, les traces d'extraction, des creusements, sont visibles, deux zones d'exploitation étant très proches du site de réduction ; sur l’une d’elles, les sondages (8 m de profondeur) n’ont pas permis toutefois de connaître la nature exacte du minerai extrait, et si c’était ce dernier qui était travaillé dans l’atelier. La datation de l’atelier – Haut Empire – est fondée sur le mobilier céramique de quelques fosses, par le type de fours et une analyse topo-chronologique du site. Deux fours parallèles installés sur une butte artificielle permettent la réduction du minerai. Leurs gueules s’ouvrent sur une plate forme en contrebas afin d’évacuer les scories et recueillir la loupe de fer. Une zone rubéfiée, avec par plaque du minerai grillé, s'étend à l'ouest des fours. Les fours et une partie de la butte semblent protégés par une construction sur poteaux (d’environ 11 x 7 m). Les flancs méridionaux et orientaux de cet ensemble sont occupés par des fosses de grande ampleur, mais peu profondes : il s’agit probablement des vestiges propres à l'extraction du limon pour la construction de la plateforme et la réfection des fours ; ces fosses seront ensuite converties en dépotoirs de déchets de réduction. Les scories seront plus tard mises en tas au gré des fournées et formeront deux ferriers flanquant les fours. Un deuxième secteur, au nord-est du site, se composent de plusieurs constructions sur poteaux ; l’un d’entre eux est de petite taille (3 x 2 m), un autre (10 x 6,8 m) abrite les restes d'un foyer de post-réduction, ou de forge, reconnaissable par une scorie en calotte épousant le fond d’une petite fosse. Ainsi dispose t-on des restes d’une bonne partie de la chaîne opératoire, du grillage du minerai jusqu'à, sans doute, la post-réduction. Au sud-est du site, quelques petites fosses comblées par des scories, et de très rares trous de poteaux. Les fosses servent peut-être à fournir les limons argileux pour réparer les fours, car l’extension des ferriers a pu en empêcher l’extraction. Au sud-ouest, pas de vestiges mis à part deux creusements. Peut-être était-ce là qu’étaient stockés les combustibles (bois, charbon de bois...) tout près des fours.