Ennevelin, Nord, château de Biscopp, station d'épuration intercommunale : rapport de diagnostic
Edition
Amiens : Inrap NP, 2016
Collation
1 vol. (218 p.) : ill. en coul., couv. ill. en coul. ; 30 cm
Résumé
Le diagnostic archéologique a permis d’explorer une surface d’environ 31000 m² en contexte de bas de versant et de fond de vallée de la Marque, un affluent de la Deûle. Mis à part quelques structures en creux éparses de la période gallo-romaine, de l’âge du Fer et de la fin de l’âge du Bronze localisées sur le versant, le principal intérêt de ce diagnostic est la découverte d’occupations de la Préhistoire ancienne en stratigraphie alluviale. La première occupation est attribuée au Mésolithique final par son industrie typique et par datation physique (6590 ± 40 BP). Elle est restreinte à deux sondages profonds dans un horizon alluvial organique ondulé. C’est une série homogène de 226 pièces lithiques accompagnée de quelques éléments de faune brûlée. Le débitage est régulier, typique des séries de la seconde partie du Mésolithique. Les outils du fonds commun sont rares mais comporte des lames « Montbani ». L’assemblage microlithique est constitué, en plus des 8 microburins et pièces associées, de 6 armatures et fragments typologiquement homogènes : des pointes à troncatures obliques et des trapèzes asymétriques à retouches inverses plates ou, pour les fragments, des pièces triangulaires dérivées des trapèzes asymétriques à retouches inverses plates. La deuxième occupation appartient au Paléolithique moyen au sens large. Il s’agit des 5 silex taillés découverts dans un seul sondage profond situé au contact bas de versant et fond de vallée dans une unité probablement remaniée par la rivière à l’Holocène. Même si cette série de trois éclats et deux outils est patinée et probablement en position secondaire sa présence prend un relief particulier quand on sait qu’à environ 70 m de là, des restes de grande faune froide ont été découverts en stratigraphie alluviale. La troisième occupation localisée en contexte alluvial en bordure de l’actuelle rivière Marque est pour l’instant encore imparfaitement comprise. Il s’agit de quatre sondages profonds qui ont livré de la faune paléolithique et pour 3 d’entre eux du mobilier lithique dans le même horizon limoneux organique. La découverte de 31 éléments de faune mammalienne a mis en évidence la présence d’au moins un mammouth et d’un grand bovidé dans un bon état de fraîcheur, associés à du matériel lithique. Ils se situent dans un encaissant déposé post quem 3110 ± 30 BP. Ces découvertes complètements inédites pour le département et même au-delà viennent confirmer le fort potentiel préhistorique de ces petites vallées où le débit restreint des cours d’eaux, sans ou presque sans l’effet chasse d’eau des grandes vallées, laisse l’opportunité de bonnes conditions de préservation des occupations et de conservation des vestiges.