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Auteur |
Fouillet Nicolas |
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Co-auteur |
Gardère Philippe Lozahic Yann Millet Sébastien Yvernault Françoise Creusillet Marie-France Mercey Florent |
Titre(s) | Tours, ZAC des Casernes Beaumont-Chauveau, rue François Richer, rue du Général Chanzy, rue du Capitaine Pougnon, rue Walvein et rue du Plat d'Etain (Tranches 1b et 2) : Centre-Val de Loire, Indre-et-Loire : rapport de diagnostic |
Edition | Pantin : Inrap CIF, 2018 |
Collation |
1 vol. (398 p.) : ill., 86 fig., 106 photogr., 39 tableaux ; 30 cm |
Autre oeuvre en liaison |
Tours, Indre-et-Loire, Crous, rue du Plat d'Etain - ZAC des casernes Chauveau et Beaumont (tranche 1a) - Fouillet Nicolas - Inrap CIF - 2014
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Résumé |
Le diagnostic archéologique réalisé en 2017 dans l’emprise des casernes Beaumont et Chauveau, à Tours, complète une première tranche opérationnelle réalisée en 2014 (Fouillet, Gardère 2014). Les deux interventions font l’objet d’un même arrêté de prescription qui porte sur 108 762 m² (13/0403 du 15 juillet 2013). Les 81 227 m² explorés en 2017 à près de 7,50 % (6 100 m²) ont livré une concentration importante de vestiges archéologiques. La possibilité d’explorer une superficie de plus de huit hectares en milieu urbain et, plus encore, l’opportunité d’étudier et d’accéder archéologiquement à l’intégralité d’un enclos d’abbaye royale sont tout à fait exceptionnelles. L’abbaye bénédictine de Beaumont correspond sans doute à la plus grande communauté féminine établie en Touraine aux époques médiévale et moderne. Ce diagnostic archéologique et l’étude documentaire et archivistique menée en parallèle, apportent un éclairage nouveau sur cette abbaye bénédictine et plus largement sur le bourg même de Beaumont qui constitua longtemps une commune indépendante, avant d’être réunie à celle de Saint-Étienne-Extra en 1823, elle-même intégrée à celle de Tours en 1863. La confrontation des données archéologiques, des observations géomorphologiques et des textes d’archives a permis d’appréhender l’évolution de la forme du paysage de la zone d’étude et de définir selon quels rythmes il a été transformé par l’homme (remblaiement des varennes, assèchement et canalisation des cours d’eau…). Les occupations antérieures à l’installation de l’abbaye sont lacunaires et sporadiques. Elles sont principalement caractérisées par des vestiges mobiliers qui couvrent une large amplitude chronologique comprise entre le Mésolithique et la Protohistoire dans l’emprise de la caserne Beaumont. Deux concentrations de mobiliers ont ainsi pu être individualisées à la base de la stratigraphie, au nord et au sud du site de Beaumont. Quelques creusements sont possiblement rattachés à ces occupations, mais ils sont mal caractérisés et mal datés. Des indices d’occupation gallo-romaine ont également été découverts au nord de la rue du Platd’Étain dans la caserne Chauveau, mais dans un tout autre contexte chronostratigraphique. En effet, de ce côté de la rue, du matériel antique, essentiellement de la TCA et de la faune, repose directement sur le substrat calcaire. Les vestiges d’un parcellaire fossoyé ancien ont également été mis au jour dans la caserne Beaumont. L’étude des mobiliers montre qu’il a pu être abandonné au plus tôt, au début du 12e s. La mise en place de ce parcellaire pourrait être antérieure à la fondation de l’abbaye ou suivre celle-ci de près. Il témoigne en tout cas de la mise en valeur du terroir à cette époque. Selon les sources écrites, l’abbaye Sainte-Marie de Beaumont est fondée en 1002 à l’emplacement d’une chapelle dédiée à Notre-Dame-des-Miracles. Le diagnostic n’apporte pas d’information sur cet édifice cultuel initial potentiellement fondateur du site. La présence de sépultures recoupées par l’église du 11e s. suggère cependant l’existence d’un lieu de culte antérieur associé à un premier cimetière. La densité des vestiges mis au jour dans la partie ouest du site montre que l’abbatiale romane fondée au début du 11e s. connaît une longue histoire architecturale, d’autant plus importante qu’elle demeure en fonction jusqu’à la fin du 18e s. Si l’église abbatiale du tout début du 11e s. a pu être identifiée, il faut souligner qu’il est impossible par le seul biais de ce diagnostic, d’identifier clairement les transformations architecturales intervenues sur près de huit siècles, d’autant moins que ce type d’occupation ne présente, a priori, aucune interruption et que les éléments de datation sur ce site sont bien souvent lacunaires. Certaines hypothèses d’ordre architectural peuvent néanmoins être proposées. Ainsi, le diagnostic a montré l’adjonction possible d’un narthex au-devant de la nef dans le courant du 11e s. ou plus vraisemblablement au 12e s. Cette information est inédite. L’exploration du transept nord montre qu’il a aussi subi de profonds remaniements. Un bâtiment très puissamment fondé d’environ 7 m sur 5 m pouvait constituer originellement l’extrémité du transept initial. Cette construction monumentale est détruite avant le démantèlement de l’abbaye à la fin de l’époque moderne et ne figure pas sur les différents documents iconographiques consultés. Plus au sud, la galerie méridionale du cloître connaît deux états de construction bien distincts. Les autres bâtiments de l’abbaye, le logis abbatial encadré de deux pavillons, le pigeonnier et, au nord de l’emprise, le portail d’entrée dans la cour de l’enclos séculier sont vraisemblablement modernes. Ils interviennent après une phase de remblaiement très massive qui concerne toute cette partie nord-ouest du site de Beaumont. 90 sépultures ont été individualisées dans toute la zone concernée par le bâti religieux et son pourtour. Les zones d’inhumations propres à la congrégation de religieuses et celles correspondant au cimetière paroissial de l’église Saint-Jean de Beaumont n’ont pas pu être clairement distinguées lors du diagnostic. Des inhumations alto-médiévales antérieures à l’église du 11e s. ont également été mises au jour. L’ensemble des architectures funéraires rencontrées pendant la période médiévale est représenté, avec une prédominance du cercueil. Des inhumations en coffrage de pierre ont également été identifiées, ainsi qu’un sarcophage démuni de couvercle, a priori en position secondaire. Les tombes sont toutes orientées. Une petite aire funéraire isolée a été découverte à l’extrémité orientale de la zone d’étude. 17 sépultures sont dénombrées sur une surface minimale de 100 m². La datation de ce cimetière, encore imprécise, est comprise entre le début du 16e s. et la fin du 18e s. L’ensemble cémétérial se présente sous la forme d’au moins deux, voire trois rangées de tombes nord-sud. Les corps sont déposés en cercueil. Des anomalies sanitaires (tuberculose) et des modes de dépôt atypiques (individus tête-bêche dans un même cercueil, sujet déposé après décollation ?) interpellent sur cet ensemble à l’organisation spatiale cohérente. |
Sujet |
géomorphologie édifice religieux cimetière paroissial céramique protohistorique industrie lithique céramique médiévale céramique moderne faune objet métallique |
Lieux |
Tours Indre-et-Loire |
Chronologie |
Haut-Empire Moyen Age Temps Modernes ép contemporaine |
Ark de la Notice : | https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0150633 |
Ark status | URL Ark actif |
Ark de D105227_BD.pdf | https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0150633/doc/28192 |