Les sols, les paysages, les roches, les matières premières et les sources d'énergie, constituant l'environnement minéral, sont les lieux et les conditions du développement de l'homme. On peut qualifier de façon abrupte les premières démarches de l'homme de "géologiques". Ainsi, par exemple, les traces les plus anciennes de l'activité humaine relèvent de l'aménagement de cailloux, l'argile fut ensuite utilisée pour les poteries néolithiques et les minerais métalliques recherchés à l'âge du Fer. En plus de cet aspect production, les abris rocheux naturels furent des habitats efficaces et leurs parois servirent de support aux premières manifestations artistiques. L'étude géologique et gitologique des matières premières siliceuses, du silex en l'occurrence, est le détour indispensable pour comprendre l'activité humaine dans son environnement, et cela d'autant lorsque la nature même de l'activité est l'extraction de matière première. Deux types de "gîtes" à silex existent : des gîtes primaires où le silex est dans son encaissant génétique, et des gîtes secondaires où le silex est reconcentré dans des formations alluvionnaires. Sur le tracé de la future autoroute A5, trois minières à silex ont été découvertes et fouillées : à Serbonnes dans l'Yonne, à Pâlis et Villemaur-sur-Vanne dans l'Aube. La compréhension des raisons de l'implantation et de la gestion d'un terroir implique de démêler dans l'ensemble des contraintes environnementales le poids de chacune des composantes. La composante matières premières siliceuses n'est pas, pour la région étudiée, un facteur contraignant. En effet, le potentiel siliceux, s'exprimant sous forme de silex exploitable, est énorme et ses conditions gîtologiques les plus favorables facilement compréhensibles à des fins d'extraction.