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Auteur |
Le Saint Allain Maud |
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Auteur secondaire |
Bellimi Céline Convertini Fabien Deloze Valérie Forré Philippe Nauleau Jean-François Nillesse Olivier Olmer Fabienne Querré Guirec Texier Myriam, anthropologue |
Titre(s) | Boufféré (Vendée), La Limouzinière : Une portion d'agglomération secondaire de l'âge du Fer : rapport de fouilles |
Edition | Cesson-Sévigné : Inrap GO, 2018 |
Collation |
2 vol. (297 p., 313 p.) : couv. ill., ill. en coul., plans ; 30 cm |
Résumé |
La fouille archéologique menée à Boufféré sur près de 2,5 hectares a livré des vestiges de l’âge du Fer formant une occupation structurée d’une certaine importance. Cette dernière se matérialise par un système de fossés parcellaires délimitant au moins 5 espaces distincts, possédant chacun leur fonctionnalité propre. Le site connaît au moins deux phases de développement, qu’illustrent certains recoupements stratigraphiques observés in situ. Dans un premier temps, semblent s’implanter cinq petits enclos quadrangulaires de 10 m² d’envergure. Tous, à l’exception du plus méridional, respectent la même orientation cardinale nord-est / sud-ouest. Les aires internes sont investies de structures en creux mais seul un ensemble présente une architecture cohérente. Cet enclos, ouvert sur la façade est, recèle un dispositif en hémicycle à 8 poteaux doté d’un foyer central. En outre, un dépôt d’amphores et de céramiques est disposé au sein du fossé de la façade ouest, et pourrait correspondre à un dépôt de fondation. L’association de ces éléments, qui s’apparentent à ceux retrouvés sur le site de Megven en Bretagne, confirment la vocation cultuelle de ces enclos quadrangulaires, usuellement considérés comme funéraires. Aucun reste osseux d’origine humaine n’a par ailleurs été retrouvé. En revanche, la totalité des esquilles carbonisées, retrouvées exclusivement dans ces enclos et dans le comblement sommital des puits, appartient au monde animal. La découverte d’une statuaire gauloise, rejetée plus loin dans les fossés d’habitat, se pose comme un argument supplémentaire pour l’aspect cultuel du site. Cette « tête » constitue, encore à l’heure actuelle, un des rares témoignage du lapidaire gaulois. Retrouvée mutilée et rejetée hors de son contexte d’origine, elle est certainement à associer aux enclos cultuels précédemment cités. Comme l’a proposé Y. Menez, à propos du site de Paule ayant livré quatre statuettes du même type, il faut y voir la représentation de cultes privés des ancêtres. Le site dans une seconde phase connait le développement d’un habitat constitué d’enclos partitionnant l’espace en cinq parcelles. L’enclos le plus septentrional, flanqué au rebord d’un thalweg, abrite un imposant bâtiment que l’on peut considérer comme résidentiel. Quelques annexes de type grenier s’organisent en périphérie de ce dernier. La parcelle centrale est nettement moins investie par les constructions mais comporte néanmoins une nébuleuse de trous de poteaux et un petit bâtiment allongé sur sablière basse plus atypique témoignant d’espaces bâtis. A l’ouest, deux parcelles quadrangulaires accueillent deux autres enclos cultuels. Le site se développe au nord au travers d’un axe de circulation matérialisé par deux fossés parallèles espacés de 3 à 5 mètres. Cet axe viaire englobe d’autres parcelles comportant également des traces d’occupation (bâtiments, fosses ). L’ensemble semble se diriger vers un enclos curvilinéaire perçu en prospection aérienne, dont daté, mais dont l’appartenance au complexe gaulois est envisageable. De part ces caractéristiques, Boufféré dépasse le cadre du simple établissement rural gaulois pour s’apparenter à une portion d’agglomération secondaire dont nous n’avons à ce jour qu’un aperçu restreint. Le site connaît un développement rapide marqué par une réorganisation de l’espace que traduit, entre autre, la présence d’un niveau charbonneux colmatant les comblements supérieurs des puits et fosses avoisinant les enclos cultuels. Il paraît tentant d’assimiler ces horizons charbonneux à un niveau d’incendie visant à condamner des lieux consacrés. On remarque par ailleurs que les témoins d’artisanat sont particulièrement rares et ne sont matérialisés que par quelques éléments macro-lithiques dont une meule non utilisée. L’abondance des restes d’amphores indifféremment retrouvés dans les enclos cultuels qu’au sein de l’habitat retient l’attention. Si l’on considère que l’ensemble récolté ne constitue d’un échantillon du potentiel du site, Boufféré se place comme un des sites ayant livré le plus de restes régionalement, à l’instar de la ferme aristocratique de Fontenay-le-Comte « les Genâts » faisant figure de référence. Cette profusion d’amphore affirme la prospérité du site, en lien certainement avec sa position à proximité de la voie romaine reliant Nantes à Montaigu, axe repérée aux lieu-dit des Tuileries pour dévier, plus au nord, vers Saint-Hilaire-de-Loulay à l’Espignassière. Localisé dans un triangle illustré par l’oppidum présumé de Montaigu et un réseau de fermes gauloises plus modestes tel que récemment illustré à Saint-Hilaire-de-Loulay (Vialet 2016), l’établissement de Boufféré s’inscrit dans un environnement fortement investi à l’époque gauloise. Elle implique également une forte hiérarchisation des implantations gauloises dont Boufféré constitue un point majeur. L’abondance du matériau d’importation que constitue l’amphore et la diversité de leurs provenances fait s’interroger sur le rôle de ce site au sein de ce territoire, pouvant se décliner d’une forte consommation à un éventuel rôle d’établissement redistributeur. Seules les opérations à venir permettront, d’une part, de mieux comprendre les fonctions diverses de ce site, tout comme les comparaisons avec les sites environnants... |
Sujet |
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Lieux |
Boufféré Vendée |
Chronologie |
Age du fer La Tène ép contemporaine |
Descripteur |
bâtiment sur poteaux
enclos cultuel sablière chemin crémation os brûlés |
Ark de la Notice : | https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0152793 |
Ark status | URL Ark actif |
Ark de F109516_01_BD.pdf | https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0152793/doc/30253 |
Ark de F109516_02_BD.pdf | https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0152793/doc/30254 |