Crevans-et-la-Chapelle-lès-Granges, Prés la Dame : un sanctuaire rural gallo-romain : rapport de fouilles
Edition
Dijon : Inrap GES, 2006
Collation
1 vol. (121 p.) : Ill. en coul., couv. ill. en coul., plans ; 30 cm
Notes
La page de titre porte en plus : rapport final d'opération
Résumé
Le site est à 300 m du village actuel de Crevans (Haute-Saône) dans la vallée du Scey. Aucune occupation ancienne n’y était connue. La fouille a permis de mettre en évidence un petit ensemble de structures dont un enclos quadrangulaire, un bâtiment maçonné à deux pièces, quelques fosses et une série de trous de poteaux. Le site, très arasé, n’a livré que peu de mobilier à l’exception d’un petit dépôt dans un des fossés de l’enclos : nombreux éléments céramiques (amphore, sigillée, vases miniatures, brûle parfum), fragments d’os de faune et une importante concentration de graines. Le corpus céramique très homogène a permis de dater la période d’utilisation des vases de l’époque flavienne (70-90 apr. J.C). Ce dépôt se caractérise notamment par le traitement subit par les céramiques et la faune : le bris des objets avant crémation. Cette pratique, qu’on peut associer aux restes d’un bœuf contenus dans une fosse creusée au centre du bâtiment maçonné, permet de caractériser l’ensemble en lieu de culte. L’enclos, dont nous ne connaissons que peu de chose, était comblé lors du creusement de la fosse, mais devait encore rester reconnaissable dans le paysage. En effet, le dépôt s’étale sur plus de cinq mètres dans l’axe médian du fossé à proximité de l’entrée de ce dernier. Tous ces éléments, argumentent en faveur du caractère « sacré » de cet enclos. Quant au bâtiment, la présence des restes d’un bœuf lui confère un statut particulier : c’est en effet la première fois qu’un animal de ce type est attesté dans un « dépôt de fondation ». La petite pièce située à l’est de la grande pouvait être un porche d’entrée. De plus, ce bâtiment était probablement entouré d’une palissade qui pouvait marquer les limites de l’enceinte sacrée. L’identification du site à un ensemble cultuel reste principalement fondée sur la nature du mobilier exhumé. L’abandon du site comme sa durée d’occupation n’ont pas pu être déterminés.