Bordeaux (33), 12 rue Jean Fleuret, 18 cours du Maréchal Juin - Du cuir et des clous : Traitement des peaux durant l'Antiquité à Burdigala : rapport de fouille
Edition
Bègles : Inrap GSO, 2018
Collation
3 vol. (324, 78, 651 p.) : 258 fig., 53 pl., ill. en noir et en coul. ; 30 cm + 1 plan A0
Notre connaissance archéologique des ateliers de traitement des peaux durant l’Antiquité est encore très partielle. Elle se heurte aux difficultés habituelles d’étude des activités exploitant les matières organiques. Plus encore, ces dernières années, des sites archéologiques traditionnellement interprétés comme des tanneries ont été remis en question. En 2011, les archéologues de l’Inrap (Institut National de Recherches Archéologiques Préventives) ont fouillé un complexe artisanal situé sur les bords du ruisseau Peugue, en limite occidentale de la ville romaine de Burdigala. Il est en activité entre le milieu du Ier et le milieu du IIe siècle de notre ère. Il est pourvu d’un bâtiment à l’architecture de terre et bois dans lequel postes de travail et espaces de séchages et de stockages ont été identifiés, d’une cuve en bois monoxyle, ainsi que d’un grand bassin dans lequel l’eau circule en permanence. L’enfouissement des vestiges archéologiques sous le niveau de la nappe phréatique est à l’origine de l’excellent état de conservation des matières organiques. C’est ainsi qu’ont été reconnus des vestiges évoquant les premières et dernières étapes du traitement des peaux (restes osseux caractéristiques de Caprinés, amphores à alun de Lipari, fiches métalliques destinés à tendre les peaux sur des cadres) et des artéfacts résultant du travail des cordonniers (outils, chutes de cuir). Dans ce dernier ensemble, la récolte d’un lot d’environ 20 kg de chutes de cuir illustre la plus grande collection de marques de tanneurs jamais mise au jour.