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Auteur |
Flotté David |
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Auteur secondaire |
Gallouin Erik Ghesquière Emmanuel Giazzon David |
Titre(s) | Zac des Roseaux, Rots (Calvados) : rapport de diagnostic |
Edition | Cesson-Sévigné : Inrap GO, 2019 |
Collation |
1 vol. (47 p.) : 83 fig. ; 30 cm |
Résumé |
Le diagnostic a permis de mettre en évidence deux faits principaux : le premier est que les occupations de La Croix Vautier ne se prolongent pas sur l’emprise diagnostiquée. Le second est que la nécropole néolithique de la Haute Bonny s’étend sur les terrains situés au sud du Chemin des Ecoles au lieu-dit les Carrières et probablement sur une partie des terrains situés au nord du chemin. L’emprise de 8,5 hectares située au nord du Chemin des Ecoles s’est avérée pauvre en structures archéologiques : seules quelques carrières et quelques creusements linéaires orientés comme les lignes cadastrales ont été mis au jour dans les deux tiers occidentaux de ce rectangle. Dans son tiers oriental, sur le versant du vaste bassin qui contient la nécropole néolithique, sont apparues deux structures : une structure linéaire et une fosse circulaire. Ces structures, à cause de leur position topographique (sur le versant du bassin) et de l’aspect de leur comblement (un limon brun à brun orangé, posent la question de leur appartenance à la nécropole néolithique. Par ailleurs la structure linéaire n’est pas sans évoquer une ligne mise en évidence sur le versant du bassin lors du diagnostic de la rue de la Fontaine (Hamon, 2003). Ainsi, le contour de la nécropole pourrait être marqué par une ligne creusée, continue ou discontinue. Les 4,5 ha situés au sud du chemin ont permis de mettre au jour l’essentiel des vestiges. Il s’agit d’un monument de type Passy qui vient compléter les onze monuments recensés sur la nécropole de la Haute Bonny. Un monument de type cairn mais dont l’architecture pourrait être plus complexe qu’une tombe à couloir a également été mis au jour. La datation réalisée sur un os humain propose une date calibrée de 4242 – 4053 avant notre ère tout à fait concordante avec un monument de type tombe à couloir. Les monuments 2, 4 et 5 ont une architecture assez mal caractérisée. Ils se manifestent par un relief assez peu prononcé en surface de 20 à 30 mètres de côtés ou de diamètre. Leur masse conservée est faite de la terre végétale mêlée de plus ou moins de graviers, cailloux, petits blocs, plaquettes et plaques calcaires selon les secteurs. Si l’hypothèse d’un monument de terre et pierre est évoquée pour les monuments 2 et 4, il est possible d’envisager que le monument 5 soit un cairn de type tombe à couloir très arasé. Quoi qu’il en soit, ces cinq monuments ont ceci en commun d’avoir été presque entièrement détruits à l’occasion de l’exploitation des matériaux les constituant. On rencontre sur les monuments 2, 4 et 5 du mobilier contemporain et un tesson médiéval qui semblent attester d’une fréquentation à ces époques. Il s’ensuit d’une part que le potentiel anthropologique général du gisement est faible et d’autre part que les secteurs limoneux qui constituent une partie des monuments pourraient n’être que le résultat de la destruction des monuments plutôt qu’en être des constituants originels, en place. Ces monuments, une sépulture de type Passy, un ou deux cairns et des monuments de terre et de pierres s’ajoutent aux onze monuments de type Passy et au tertre de terre et de pierres mis au jour dans les années 1990 par Jean Desloges à la Haute Bonny. A ces résultats il convient d’ajouter les résultats peu caractérisés du diagnostic rue de la Fontaine (Hamon 2003) lequel semble avoir croisé de 1 à 3 monuments de type Passy à quelques centaines de mètres à l’ouest des cinq monuments mis au jour sur la Zac des Roseaux. A l’échelle régionale, le site de Ifs/Fleury sur Orne est très comparable à celui de Rots. Ce sont deux nécropoles étendues comprenant plusieurs dizaines de monuments de types variés : des monuments de type Passy qui présentent une assez grande variété de forme et de taille ainsi que des cairns. La fouille de ce site (Ghesquière, Chambon, 2019, a montré que les sols minces (comme c’est le cas sur les deux sites) ne garantissent pas que les clichés aériens détectent l’ensemble des vestiges. Les diagnostics menés à Ifs-Fleury-sur-Orne l’ont prouvé en découvrant de nombreux monuments inédits et des structures ponctuelles ou linéaires intercalaires. Par ailleurs le décapage intégral réalisé lors de la fouille a également montré que le diagnostic systématique n’avait pas permis détecter l’ensemble des structures archéologiques liées à cette nécropole. Il est donc très probable que d’autres monuments ou structures intercalaires n’aient pas été détectés lors du diagnostic de la Zac des Roseaux. Les carrières sont le deuxième type de vestiges mis au jour sur les terrains situés au sud du chemin, dans le bassin accueillant la nécropole. La première catégorie de carrières concerne les creusements ou simples surcreusements latéraux (à profil en cuvette ample et peu profonde) observés près du monument 1 (st 96) au nord-ouest et du monument 2, sur son bord sud-est. Le phénomène se reproduit sur le flanc sud-est des monuments 4 et 5 au travers d’une longue carrière linéaire, large de 13 à 5 m qui semble marquer une interruption et reprendre son cours le long du monument 4. La question de la datation de ces carrières reste problématique : elles ne livrent pas ou peu de mobilier et quand celui-ci est un peu plus conséquent, il n’est pas trouvé en contexte fiable. La question de la datation de ces carrières proches des monuments est rendue encore plus difficile par le fait que le secteur a fait l’objet d’une intense exploitation en carrière durant la seconde moitié du 20ème siècle mais aussi probablement avant. Ainsi, il s’avère que la majeure partie du sol situé à l’est et au sud-est des monuments a fait l’objet de creusements d’ampleur et de formes variées. Le maigre mobilier mis au jour en dehors des carrières contemporaines subactuelles renvoie soit à l’époque contemporaine soit au haut Moyen Âge, dans un cas. On peut supposer une longue fréquentation du lieu qui a pu se tenir, de façon intermittente, depuis le Néolithique, quand les premières carrières ont pu être creusées, jusqu’à la période contemporaine. La question de la datation et de la caractérisation de ces creusements reste un enjeu important pour la compréhension du gisement dans son ensemble. La carrière qui longe les monuments 4 et 5 peut tout autant être liée à la construction des monuments que simplement marquer à l’est et au sud-est la limite de destruction des sols par les carriers qui se sont succèdés là, potentiellement depuis la Protohistoire jusqu’à nos jours. Ainsi, les carrières situées à l’est de nos cinq monuments pourraient avoir entièrement détruit plusieurs monuments de la nécropole. La question de la chronologie du creusement des carrières se doit d’être éclaircie pour appréhender le processus d’arasement des monuments 1 à 5 et pour tenter d’évaluer l’impact des carrières sur l’ensemble de la nécropole. |
Sujet |
carrière nécropole cairn anthropologie sépulture industrie lithique datation |
Lieux |
Calvados |
Chronologie |
Néolithique ép médiévale ép contemporaine |
Ark de la Notice : | https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0155393 |
Ark status | URL Ark actif |
Ark de D123866_BD.pdf | https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0155393/doc/33333 |