La Chapelle-des-Pots (17), Route de chez Thoreau - Un atelier de tuilier médiéval à La Chapelle-des-Pots : rapport de fouille
Edition
Bègles : Inrap GSO, 2019
Collation
1 vol. (138 p.) : 54 fig., ill. en noir et en coul. ; 30 cm
Résumé
La fouille d’un atelier de tuilier médiéval sur le territoire de La Chapelle-des-Pots est suffisamment rare pour trouver là tout son intérêt. En effet, même si la tradition potière de la commune est bien documentée grâce au travail de l’équipe de Jean Chapelot, force est de constater que les ateliers de terre cuite ayant fait l’objet d’une fouille sont très rares. Le site de Chez Thoreau permet d’étudier un atelier de terre cuite médiéval avec ses différentes composantes : le four bien sûr mais aussi la halle de séchage ou stockage ainsi que des fosses de travail de l’argile. Aucun reliquat de charge à cuire ni aucun tessonnier ne permet de confirmer la vocation du four mais son architecture plaide en faveur d’un four à tuiles. La structure s’inscrit dans une fosse allongée, orientée est-ouest, d’une longueur hors tout de 8,82 m pour une largeur maximale de 1,93 m. Il s’agit d’un four à tirage vertical à deux alandiers opposés et une chambre de chauffe simple sans muret central. Il est intégralement construit en tuiles directement ancrées dans le substrat ainsi renforcé. L’arasement du site n’a laissé indice de l’élévation. D’une taille modeste, le four n’a montré aucune trace de réfection ou presque. Sa durée d’utilisation a donc été limitée dans le temps. Les datations par le radiocarbone indiquent une utilisation à la fin du XIIe siècle ou le début du XIIIe s. La fabrication de tuiles canal dès la fin du XIIe siècle pose la question du lieu de leur utilisation, habitat aristocratique ? édifice religieux ? La mise en évidence d’un type particulier de tuiles portant un ergot sur la face supérieure apporte régionalement des données nouvelles quant aux possibilités de datation de ces objets. Les quelques exemples collectés indiquent tous le bas Moyen Age. Plus aucune tuile de ce type n’est utilisée à partir du XVIe siècle et c’est alors la tuile canal classique, telle qu’on la connaît encore aujourd’hui, qui couvre les toitures.