Un lieu funéraire au Ve s. av. J.-C. et au 1er s. apr. J.-C. : Matougues, Marne "La Grosse Haie" Grand Est : rapport de fouille
Edition
Metz : Inrap GE, 2019
Collation
1 vol. (255 p.) : couv. ill. en coul., ill. en coul., cartes, plans ; 30 cm
Résumé
Les vestiges découverts lors du décapage de 1470 m2 révèlent la récurrence des activités funéraires en ce lieu, avec une première implantation à La Tène ancienne (Ve s. av. J.-C.). Une seconde est installée à seulement quelques mètres, au tournant de notre ère (-10/+15-20). Le potentiel archéologique du sous-sol de la commune et de ses voisines, Aulnay-sur-Marne et Saint-Gibrien, avait été pressenti grâce des survols aériens et des opérations de diagnostic. Si des occupations funéraires protohistoriques et antiques ont bien été détectées, cette opération de fouille offre une première opportunité de les étudier plus précisément. L’opération en documentant deux modes funéraires différents, inhumation et crémation, permet de comparer deux systèmes funéraires différents mis en place à quelques 400 ans d’écart. Localisée dans la vallée de la Marne, au coeur du domaine culturel Aisne‑Marne, les caractéristiques de la nécropole laténienne vont dans le sens d’une appartenance à cet univers culturel : dispositif funéraire, nature du mobilier, forme et décor des vases ou des objets métalliques, genre fortement marqué au travers du mobilier personnel (parure, armes), forme oblongue de la tombe, posture et interventions post-mortem sur le corps … Ces caractéristiques l’inscrivent dans des usages funéraires particulièrement standardisés à La Tène ancienne. Quant à l’espace funéraire antique, il semble dédié à une classe d’âge en particulier, les jeunes enfants (4 ?) et un nourrisson auxquels vient s’ajouter un sujet adulte. Une des caractéristiques spécifiques porte sur la surprenante interaction entre les funérailles de trois des défunts. Au cours de la crémation de l’adulte est élaboré l’assemblage de tessons qui servira à contenir la tête (le corps ?) d’un nourrisson. Un des récipients brûlés est en effet récupéré pour y mettre un bébé qui est ensuite placé dans une tombe présumée dédiée à un autre enfant, plus âgé.