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Auteur |
Bergeret Agnès |
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Auteur secondaire |
Attia Nicolas Barbe Adeline Cammas Cécilia Christol Michel Donat Richard Forest Vianney Jorda Christophe Pelé Richard Rascalou Pierre Raux Stéphanie Vacassy Grégory |
Titre(s) | Lodève (34), Teisserenc, Musée Fleury : rapport de fouille |
Edition | Nîmes : Inrap Midi-MED, 2020 |
Collation |
3 vol. (326 p., 192 p., 244 p.) : couv. ill., ill. en coul. ; 30 cm |
Notes |
Vol. 1 : Présentation de l’opération et résultats archéologiques de l’occupation de l’Antiquité au XIXe siècle. Vol. 2 : Études spécialisées et synthèse. Vol. 3 : Inventaires techniques |
Résumé |
L’intervention archéologique « Teisserenc – Musée Fleury » réalisée en 2014 sur la commune de Lodève, intervient en amont de l’agrandissement du Musée Fleury qui jouxte, au nord, la parcelle fouillée. Le secteur étudié, sur une emprise proche de 200 m2, occupe une position privilégiée dans le tissu urbain de Lodève. Il est reconnu par les chercheurs pour avoir accueilli si ce n’est le coeur de la cité antique, tout au moins les marges orientales de l’agglomération, dont les limites restituées se basent sur l’absence de vestiges dans des zones explorées, entre autre, dans les années 1980 lors de travaux pionniers entrepris pas Pierre- Yves Genty. Les données documentent les étapes du développement urbain de Luteva, entre le changement d’ère et le IIIe siècle de notre ère. Les premières traces d’occupation mettent en évidence un secteur dévolu majoritairement à deux axes de circulation disposés perpendiculairement l’un par rapport à l’autre : une rue orientale (orientée nord-ouest-sud-est) et une rue transversale (orientée nord-est-sud-ouest). La destination de cet espace ne sera pas modifiée et les vestiges témoignent du passage de premiers aménagements frustres, dans leur composante, à un programme urbain davantage soigné et plus complet qui sera conservé sur plus de trois siècles. L’axe transversal est le mieux documenté, d’une largeur proche de 10 m, il comporte une chaussée encadrée par deux portiques et accueille un bassin, à la croisée des rues. La proximité d’un bâtiment public est manifeste au travers d’un fragment d’inscription trouvé en remploi dans l’une des recharges de rue. Les maisons conservées au sud de l’axe central conservent des sols et des mobiliers qui reflètent d’une utilisation domestique, aucun artisanat n’a été observé. Tout semble indiquer une absence de contraintes antérieures en lien avec des constructions préexistantes. De sa création ex nihilo, la trame urbaine 41°O pour le decumanus (axe est-ouest) / rue orientale et 45EE pour le cardo (axe nord-sud) / rue transversale, de Luteva perdurera dans le paysage actuel, influençant encore l’orientation des hôtels particuliers durant les XVIIe - XVIIIe siècles. Au cours des IIIe et IVe siècles, la fréquentation de ce secteur se concentre sur les axes de circulation dont les emprises semblent pérennes. Cette nécessité de traverser « l’îlot » et, avec lui, cette partie de la ville d’ouest en est, oblige à l’entretien des rues. Les chaussées font alors l’objet de réfections ponctuelles. Durant l’Antiquité tardive, les rares mobiliers encore présents sur le secteur ne permettent pas de parler d’une réelle rupture de l’occupation. On note davantage une continuité de la fréquentation des rues mises en place depuis trois siècles, une vie dans le cadre d’un « décor figé ». L’image que nous renvoient les vestiges est celle d’un secteur abandonné, traversé par des rues encore utilisées mais ayant perdu tout pouvoir attractif. En effet, aucune boutique ou aucun bâtiment ne semble occupé à l’arrière des portiques qui sont définitivement démantelés sur les Ve - VIe siècles. Sur la longue période des premiers siècles du Moyen Âge, entre les VIIe - VIIIe siècles et les IXe - XIIe siècles, les espaces sont maintenus ouverts. Aucun vestige bâti et très peu de mobilier peuvent être associés à l’occupation durant les VIIe - VIIIe siècles. Les éléments datant conservés sont en nombre très restreint et sont datés des IXe - XIIe siècles. La circulation sur la rue orientale perdure, comme l’atteste l’analyse des « terres noires » accumulées au nord de la portion dégagée. Au cours des XIIIe - XIVe siècles, le sol vierge de bâti, est découpé en parcelles et les maisons s’alignent, mitoyennes, le long des rues ou en empiétant en partie sur l’un de ses côtés. L’unité, lorsque l’informationest disponible, s’ouvre sur la rue, côté nord. Les constructions sont des créations ex nihilo qui appartiennent à deux îlots. Le premier se développe au sud de l’emprise de l’ancienne galerie de circulation du portique méridional de la rue transversale. Le second îlot empiète sur les deux tiers méridionaux de l’axe transversal. La conservation de l’ancien portique méridional comme espace de circulation détermine la profondeur des parcelles entre l’îlot sud et l’îlot central. Au centre de la fouille, les unités communiquent au nord avec un axe de circulation dont le tracé se restreint, dès lors, à une largeur de 3 m, a minima. Les fenêtres de fouille ne permettent pas de définir le module parcellaire des bâtiments. Pour l’îlot central, les limites périmètrales (mur gouttereau ou de fond) de certaines unités ont été restituées sur l’axe des murs directeurs postérieurs, certains de ces derniers alignant la reprise de leur maçonnerie sur ces murs élevés au Moyen Âge. La longueur restituée de l’îlot central est ainsi proposer sur 5,50 m hors oeuvre, entre deux ruelles. L’association des mesures de largeur disponibles ou restituées et des mesures de longueur restituées, autorisent à proposer des volumes dont la superficie utile varie entre 13 m2, 18 m2 et 20 m2. Ce sont là de très petites superficies pour des maisons individuelles. Le découpage du sol en parcelles, au bas Moyen Âge, sous la pression urbaine, contraint par le réseau de circulation en place, a généré de petites parcelles ramassées qui sont associées à des parcelles en lanière, plus profondes, encore présentes pour certaines en bordure sud-est de l’îlot Fleury actuel. La juxtaposition de parcelles inégales est un fait avéré pour le XIIIe siècle, intra-muros. Il faut bien le reconnaître, ces petites parcelles de 4 m de largeur globale appartiennent à la plus petite division qui associe encore la parcelle construite à une « maison », en deçà, l’habitation relève davantage de la « masure ». Aux XVe - XVIe siècles, le bâti se densifie, avec la construction d’une maison qui empiète en partie sur la chaussée de l’ancien axe oriental. Cette maison, désaxée par rapport à l’îlot central, alignait très certainement sa façade sur la rue orientale. Au sud de cette unité, la présence de plusieurs fosses semble induire, pour cet espace, l’existence d’un artisanat du feu associé à des scories de métal. Au tournant du XVIIe siècle, nous assistons à la redéfinition de la morphologie de la maison et à la privatisation définitive de l’espace public. Cela se fera en deux temps. Tout d’abord, l’îlot central composé, a minima, de trois maisons est démoli, un nouveau bâtiment est élevé, qui n’aura de cesse d’être agrandi et qui, par ses dimensions tend à l’associer à une maison bourgeoise. Ensuite, la construction d’un mur de parcelle sur la limite de la rue orientale privatise l’extrémité de l’ancienne rue transversale. L’espace est disponible pour la construction d’un hôtel particulier. La mise en place de la maison bourgeoise, caractérisée par son volume qui annule a minima trois parcelles, participe potentiellement de l’essor de certains faubourgs qui a entraîné une libération des espaces intra-muros. Ces espaces libres sont investis par des grandes familles qui voient ainsi le moyen d’afficher leur fortune dans le paysage urbain. Au cours des XVIIe - XVIIIe siècles, cet hôtel particulier prendra la forme d’un bâtiment allongé, dont les limites septentrionale et méridionale seront encore contraintes par la mémoire des anciennes rues. Celle qui reprend approximativement le tracé de la galerie de circulation du portique antique perdure encore. Avec la privatisation de la ruelle méridionale et l’acquisition de parcelles limitrophes, côté sud toujours, l’hôtel s’affiche dans le paysage bâti, sur une emprise au sol qui a doublé. |
Sujet |
mur maison foyer fosse sépulture voirie céramique faune objet métallique monnaie terre cuite verre géomorphologie anthropologie micromorphologie conservation-restauration |
Lieux |
Lodève Hérault Dép |
Chronologie |
Antiquité romaine République romaine Empire romain Haut-Empire Bas-Empire Antiquité tardive ép médiévale Haut Moyen Age Bas Moyen Age Temps Modernes ép contemporaine |
Ark de la Notice : | https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0158688 |
Ark status | URL Ark actif |
Ark de F029902_01_BD.pdf | https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0158688/doc/38686 |
Ark de F029902_02_BD.pdf | https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0158688/doc/38687 |
Ark de F029902_03_BD.pdf | https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0158688/doc/38688 |