Auteur |
Mellinand Philippe |
---|---|
Co-auteur |
Castrucci Colette Chevillot Pascale Frangin Elsa |
Auteur secondaire |
Abel Véronique Brousse Stéphane Dufour Pierre |
Titre(s) | Marseille, Bouches-du-Rhône, Boulevard de la Corderie, Provence-alpes-côte d'Azur : Rapport de fouilles |
Edition | Nîmes : Inrap Midi-MED, 2019 |
Collation |
2 vol. ( 413 p., 177 p.) : couv. ill., ill. en coul., cartes, plans ; 30 cm |
Notes |
comprend deux volumes : Volume I et Volume II : Inventaires techniques |
Résumé |
La fouille archéologique à confirmer la présence des traces d’extraction de calcaire datées de l’Antiquité mis en évidence 3 années auparavant. Les deux tiers environ de l’emprise ne recelaient que les fondations, parfois puissantes, de constructions des XVIIIe, XIXe et XXe s., ou des vestiges épars et mal préservés liés à l’extraction du calcaire durant l’Antiquité (sans plus de précisions possibles). Les affleurements rocheux présents sur le site correspondent à des calcaires détritiques d’âge tertiaire. Cette roche est connue par les archéologues sous l’appellation « calcaire de Saint-Victor » Ces calcaires sont présents sur la rive sud du Vieux-Port, autour de l’abbaye Saint-Victor et du bassin de carénage et constituent la principale pierre utilisée dans la construction à Marseille entre le VIe et le IIe s. avant notre ère. La partie centrale du site a livré des traces d’extraction bien conservées. Les différents fronts de taille et sols de travail y sont comblés de façon homogène par des déchets d’extraction qui ont livré de nombreux fragments d’amphores et de céramique datés de façon homogène dans le premier quart du Ve s. avant notre ère. Cet abandon au début du Ve induit le commencement vraisemblable de l’exploitation au VIe s. Cette carrière a fourni une production diversifiée pour exploiter au mieux la diversité des bancs rocheux dont les qualités et les épaisseurs diffèrent. Parmi les artefacts issus de cette carrière archaïque, on peut identifier des blocs de grand appareil, des bases de pressoir (à vin ou à huile) des « disques » de différents diamètres pouvant correspondre à des couvercles, à des meules, ou répondre à d’autres fonctions non encore déterminées. Cependant, la majeure partie de la production de cette carrière est représentée par des cuves et des couvercles de sarcophages. Le site conserve les témoignages de plusieurs étapes de la chaîne opératoire de cette production, depuis l’ébauche et le tracé de calepinage jusqu’à la cuve terminée dont un exemplaire défectueux a été abandonné sur place par les carriers. Des sarcophages tout à fait similaires ont été retrouvés en fouille à Marseille, en contexte funéraire datant du Ve s. avant notre ère. Les outils grecs archaïques dont le calcaire conserve l’empreinte sont quasiment les mêmes que ceux utilisés durant toute l’Antiquité et jusqu’à une période récente : pic, escoude et coins. Le principe d’extraction est resté également identique sur plus de deux millénaires : le dégagement périphérique de chaque bloc par des tranchées de havage, puis l’insertion de coins sous les arêtes frontales inférieures qui permettent de les désolidariser du socle rocheux. La frange ouest de cette carrière laisse apparaître une roche de nature différente, une brèche calcaire qui a fait l’objet d’une extraction plus tardive, au cours des IVe ou IIIe s. avant notre ère. Plusieurs blocs de grand appareil, modulaires, entièrement détourés, ont été abandonnés sur place en raison de défauts de la roche qui interdisaient leur mise en œuvre dans des constructions monumentales. Au sein de ce secteur d’extraction, les blocs étaient « prédécoupés » en tronçons longs de 3,30 m, puis retaillés dans un second temps au module choisi. Un puits appareillé implanté dans le secteur hellénistique pourrait être associé à cette exploitation. Ce point d’eau très certainement à l’usage des carriers, a été partiellement fouillé et son comblement d’abandon sommital a livré des fragments de céramique datés de la fin du Ier s. avant notre ère. Enfin, ponctuellement, des reprises d’extraction encore plus récentes, vraisemblablement d’époque romaine ont été identifiées ; l’une d’elles est accompagnée d’un graffiti sur une paroi rocheuse qui pourrait correspondre à un compte de carriers. Si l’utilisation du calcaire dit « de Saint-Victor » dans les constructions de Marseille grecque est bien attestée, et que plusieurs secteurs d’extraction sont déjà connus, c’est cependant la première fois que nous pouvons observer en fouille un des gisements d’où il était extrait. Cette opération est l’opportunité de comprendre la durée d’utilisation de cette carrière et d’appréhender les stratégies d’extraction mises en œuvre (objectifs et économie de l’activité, techniques et outillage utilisés) en fonction de la nature très spécifique de cet affleurement rocheux. |
Sujet |
carrière puits mur pressoir à huile pressoir à vin sarcophage graffiti bâtiment militaire aménagement du relief soutènement hydraulique fortification outil pic céramologie géologie analyse des matériaux exploitation des données archives |
Lieux |
Marseille |
Chronologie |
Antiquité grecque Empire romain Temps Modernes ép contemporaine |
Descripteur |
calepinage
tranchée de havage escoude |
Ark de la Notice : | https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0159902 |
Ark status | URL Ark actif |
Ark de F918133_01_BD.pdf | https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0159902/doc/39925 |
Ark de F918133_02_BD.pdf | https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0159902/doc/39926 |