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Auteur |
Durost Raphaël |
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Auteur secondaire |
Boulen Muriel Fechner Kaï Frouin Millena |
Titre(s) | Un couple de moulin à eau du XIIe siècle : Bréviandes, Aube «Les Naurades» [2è phase] Grand Est : [Rocade sud-est de l’agglomération troyenne] : rapport de fouille |
Edition | Metz : Inrap GE, 2020 |
Collation |
1 vol. (192 p.) : couv. ill. ill. en coul., cartes, plans ; 30 cm |
Collection |
Rocade sud-est de l'agglomération troyenne |
Résumé |
La fouille réalisée sur 1 215 m² en 2006 permet de retracer l’histoire sédimentaire d’un chenal de la Seine et de l’activité humaine qui l’entoure. Le niveau organique le plus ancien conservé n’est pas daté. L’étude de ses pollens montre une dominante d’espèces végétales issues de prairies humides et d’espaces forestiers de type hêtraie/chênaie. Après une phase de colmatage, l’eau circule à nouveau et entame la quasi-totalité des niveaux . Mais le courant circule manifestement par intermittence car un des premiers niveaux formés dans le fond de ce chenal contient des espèces de mollusques de milieu terrestre. Les niveaux suivant témoignent à nouveau d’un environnement inondé mais en eau stagnante, avec beaucoup de végétaux. Il s’agit peut-être d’un bras mort. Le mobilier céramique associé date du règne augustéen au IIIe siècle de notre ère. La quantité relativement importante de ces tessons et leur diversité résulte manifestement d’une véritable occupation à proximité, ou même sur place : une occupation antique du chenal, dont les vestiges n’auraient pas bénéficié du même environnement humide permanent que ceux du Moyen âge, pourrait être totalement invisible hormis par quelques restes osseux et céramiques. L’installation d’un moulin à eau à cet endroit neuf siècles plus tard implique que le chenal reste plus ou moins actif durant cette longue période ou, tout du moins, qu’il est encore bien visible dans le paysage. La synchronisation dendrochronologique tirée de cinq des pièces de bois du moulin situe l’abattage des arbres après 1106, et les deux synchronisations avec aubier avançant cette date à 1115 et pas plus de 10 ans après. Les pieux enfoncés dans les alluvions grossières et dans les argiles décantées dessinent un barrage sur toute la largeur du lit, bordé de parois en amont, et de deux plateformes sur quatre poteaux immédiatement en aval, une sur chaque rive. La répartition des fragments de meulière gisant en grand nombre en aval de la ventellerie montre que chaque plateforme est équipée d’une meule rotative à entrainement hydraulique. Deux roues indépendantes doivent donc assurer l’entrainement mais il n’en reste rien, ni des objets eux-mêmes, ni de leurs supports. Cette configuration est originale, même si elle semble devenir la règle bien plus tard, à l’époque moderne. Elle cherche probablement à rentabiliser l’emplacement au maximum, et en premier lieu la retenue d’eau. Les phytolites piégés dans les vacuoles des meules témoignent du broyage d’orge mais d’autres céréales archéologiquement plus discrètes, tel que le blé nu, peuvent aussi avoir été moulues. À côté de cette activité centrale, les chutes d’eau générées par le barrage servent de lieu de pêche à la nasse, comme en témoigne les dix lests perdus dans l’affouillement. Une chaussure complète en cuir dans un état de conservation remarquable est également présente. Il s’agit d’un modèle jusqu’à présent répertorié en Europe du Nord, du VIe au XIIe siècle. La raison de son abandon est inconnue. Le plan des pieux ne témoigne ni de transformations de l’architecture d’origine, ni de réparations. Les fondations d’origine supportent toute la période de fonctionnement du moulin. Puis, à une date impossible à déterminer, le barrage n’est plus maîtrisé et une chute d’eau se forme sous la plateforme de meunerie de la rive droite. Un incendie des deux plateformes suit puis, après un début de comblement de l’affouillement, la plateforme de droite s’effondre. Le chenal se bouche alors progressivement, sans réactivation, même ponctuelle. Le méandre du lit majeur se décale toujours plus vers le sud. Il se situe aujourd’hui à 200 m du moulin et le relief ne garde plus trace du chenal à cet endroit. |
Sujet |
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Lieux |
Aube Dép |
Chronologie |
XIIe siècle |
Descripteur |
planche,
craie
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Ark de la Notice : | https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0160260 |
Ark status | URL Ark actif |
Ark de F034787_PH02_BD.pdf | https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0160260/doc/39991 |