Pigné-Lupis, Baziège, Haute-Garonne, Occitanie : rapport de fouille
Edition
Nîmes : Inrap Midi-MED, 2020
Collation
1 vol. (426 p.) : 77 fig., ill. en coul., couv. ill. en coul., cartes, plans ; 30 cm
Résumé
La présence de la voie d’Aquitaine au sud-est de l’agglomération de Baziège a été confirmée dans les années 1960 par l’abbé Georges Baccrabère. Le projet d’aménagement d’une plateforme logistique par la société LIDL conduisant à la destruction de ce vestige, une prescription de diagnostic archéologique a été émise. Cette opération a permis de découvrir au-delà de la chaussée, un ensemble de chemins secondaires ainsi que des fossés. Cette découverte, insoupçonnée pour la région, suggérait l’existence d’une emprise routière antique de plusieurs dizaines de mètres de largeur. Un demi kilomètre de la voie d’Aquitaine était concerné par les travaux. L’opération de fouille a eu lieu du 20 février au 14 avril 2017 avec des moyens mécaniques très importants. Les résultats sont la mise en évidence de la chaussée romaine et la confirmation de l’existence de cheminements latéraux secondaires qui lui sont contemporains. Ces niveaux de circulation sont délimités latéralement par des fossés ; au centre, la chaussée occupe une largeur de 9 mètres, de part et d’autre les fossés sont distants de 18 mètres du bord de la route. L’emprise totale de cette voie s’étend donc sur une largeur de 45 mètres si l’on inclut les bas-côtés. À proximité de l’extrémité nord-ouest du chantier, les vestiges d’une borne à base quadrangulaire ont été trouvés en place. La destruction de cette pierre a laissé au milieu d’un ensemble de débris, deux amas fragmentés sur place révélant l’existence d’une épigraphie. Un large caniveau a été installé perpendiculairement à la chaussée pour permettre l’évacuation des eaux accumulées sur le chemin secondaire nord. Cette précaution n’a semble-t-il pas été suffisante et ce tracé a été abandonné suite à des apports sédimentaires successifs. Un fossé profond a partiellement détruit la chaussée dans sa longueur à l’époque médiévale. Son orientation diverge légèrement de celle de la voie, détruit son flanc sud-ouest à l’extrémité sud-est de la fouille et la totalité de la chaussée dans la partie nord-ouest. La circulation entre la limite sud-ouest de l’emprise et la chaussée a pu être attestée dès l’Antiquité. Un fossé recoupant les niveaux les plus anciens de chemins a pu être daté de l’Antiquité tardive par du mobilier inclus dans son comblement. L’usage de cet espace de circulation s’est poursuivi jusqu’à la construction de la route actuelle à la fin de l’époque moderne.