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Auteur |
Nauleau Jean-François |
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Auteur secondaire |
Bellanger Patrick Frérebeau Nicolas Forré Philippe Seignac Hélène Veron Teddy |
Titre(s) | Beaupréau-en-Mauges (Maine-et-Loire), Les Landes : Un atelier de tuilier du XIIe siècle dans les Mauges : rapport de fouilles |
Edition | Cesson-Sévigné : Inrap GO, 2020 |
Collation |
1 vol. (305 p.) : couv. ill., ill. en coul., plans ; 30 cm |
Résumé |
L’atelier de Beaupréau est une des rares tuileries médiévales du XIIe siècle ou antérieures, fouillées sur le territoire français. Elle a produit des matériaux en terre cuite pendant quelques décennies tout au plus, probablement dans la seconde moitié du XIIe siècle. Le site est principalement structuré par un enclos ovoïde d’une vingtaine de mètres de diamètre dans lequel un bâtiment est installé : il est organisé en deux espaces distincts, et accueille une cave de 2,85 m de profondeur desservie par un escalier taillé dans l’argile. L’enclos et son bâtiment sont caractéristiques des habitats régionaux du Moyen Âge central. L’activité tuilière elle, est caractérisée par une zone d’extraction, un four avéré, ainsi qu’un possible bâtiment annexe. L’espace enclos a lui aussi été dédié à la tuilerie comme l’atteste la motte d’argile malaxée stockée dans la cave. Le four n’a été découvert que démantelé et rejeté dans la fosse d’extraction principale. Sa base était construite en gros blocs de quartzite et en tuiles, tandis que sa voûte était armée avec des files juxtaposées de pots emboîtés ; le tout était assemblé et enduit par de l’argile, dont de très nombreux restes portant des empreintes de pots et de tuiles ont été découverts. Il a produit à 99 % des tuiles creuses à crochet utilisées sur des toitures à forte pente, mais également quelques tuiles de faîtage à boutons. Plus étonnants sont les dérivés de tegulae, longues mais étroites tuiles à rebords. Des grandes briques épaisses, du type de celles utilisées pour les soles de fours à pain ont aussi été produites. Des briques rondes ou demi-rondes à la fonction indéterminée ont fait l’objet d’un traitement décoratif particulier : elles sont couvertes d’une estampille représentant un loup à queue en panache, qu’accompagne un semis de poinçons cruciformes. Le cartouche se retrouve également sur certains rebords de tegulae en file continue, et positionné dans des angles de brique en « signature » d’atelier. Une production potière destinée à un usage interne a été identifiée : elle est qualitativement médiocre et se limite à des produits modelés fonctionnellement difficiles à caractériser. Concernant le lot de céramiques tournées, l’étude des pâtes a montré sans ambiguïté que l’argile utilisée est sensiblement différente de celle utilisée dans l’atelier. L’étude de la carrière dont la totalité a été observée dans l’emprise de la fouille a permis d’estimer le volume total d’argile extrait à une valeur comprise entre 80 et 105 m3 ; elle donne un équivalent-tuiles de 80 à 105 000 individus. Ces chiffres ont pu être étalonnés par rapport aux ateliers moderne et contemporain montrant que la production totale de l’atelier est en réalité faible : elle correspond à la seule production annuelle d’un atelier de moyenne ou faible importance employant saisonnièrement de un à trois ouvriers. L’occupation pourrait correspondre à une implantation « pionnière » permettant la mise en valeur et l’exploitation de territoires en marge des occupations groupées. Le commanditaire d’un tel atelier ne peut appartenir qu’à l’élite seigneuriale de Beaupréau ou à celle, religieuse, des possessions dépendant de l’abbaye Saint-Serge d’Angers. Il est certain en revanche, que cette tuilerie aussi modeste soit-elle en terme de capacité productive ou de durée de fonctionnement, est un jalon important dans l’histoire des terres cuites régionales. Par le type de matériaux produits, par ses vestiges immobiliers, elle se tourne résolument vers le second Moyen Âge, mais par la persistance de traditions plus anciennes (tuile à rebords) et par les maladresses techniques exprimées, elle se place dans une période de tâtonnement, en recherche d’un savoir-faire qui a presque disparu depuis près de cinq siècles dans le nord de la Gaule. Les tuiliers de Beaupréau étaient parmi les premiers tuiliers d’une aire géographique, les Mauges, qui deviendra un important secteur de production de « produits rouges » pendant l’époque moderne, puis au cours des XIXe, XXe et même XXIe siècles. |
Sujet |
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Lieux |
Beaupréau Maine-et-Loire |
Chronologie |
ép médiévale Moyen Age Bas Moyen Age |
Descripteur |
ornière
fosse d'extraction fosse de rejet puisard bâtiment sur poteaux spectrométrie étude macrolithique analyse chimique des pâtes argileuses étude des terres cuites architecturales paroi de four |
Ark de la Notice : | https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0160979 |
Ark status | URL Ark actif |
Ark de F123283_BD.pdf | https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0160979/doc/40854 |