La Rochelle (17), 5 rue du Bastion Saint-Nicolas : rapport de diagnostic
Edition
Bègles : Inrap GSO, 2020
Collation
1 vol (49 p.) : 34 fig., Ill. en noir et coul. ; 30 cm.
Résumé
La première mention de La Rochelle apparaît dans une charte de l’abbaye Saint-Cyprien de Poitiers (998-1000). La ville ne se développe véritablement qu’à partir du XIIe siècle. La première enceinte, probablement fondée dans les années 1160-70, permet d’asseoir le statut de cette nouvelle cité portuaire qui s’émancipe progressivement des pouvoirs locaux, notamment au début du XIIIe siècle en englobant deux nouveaux quartiers - Saint-Jean du Perrot et Saint-Nicolas - qui se sont étendus sur deux îlots encadrant, à l’ouest et à l’est, le havre. Le quartier Saint-Nicolas s’est développé en marge de son église paroissiale. L’accès à l’îlot était assuré depuis une porte ouverte au sud vers le marais de Tasdon alimenté par un étier. Cet accès et l’ensemble du front sud ont concentré de nombreux aménagements depuis la fin du XIVe siècle jusqu’au XIXe siècle. L’évolution de l’artillerie a notamment nécessité la construction d’ouvrages avancés afin de prévenir toute intrusion. Un premier boulevard est édifié au-devant de la porte médiévale à la fin du XVe siècle. Il est complété et remplacé par une tenaille à la fin des années 1580 avant de laisser la place à un imposant ouvrage à cornes à la fin du XVIIe siècle. Ce dernier n’est démantelé qu’au début du XXe siècle. La réalisation d’un projet immobilier (2 491 m²) situé à l’emplacement d’une partie de ces ouvrages a donc nécessité la réalisation d’un diagnostic archéologique limité toutefois aux espaces périphériques, le bâtiment actuel n’étant pas détruit au préalable de l’intervention. Trois tranchées de diagnostic ont été réalisées sur l’emprise disponible (910 m²). Deux d’entre elles, situées au nord du projet, ont révélé d’importants remblais déversés dans le fossé de la tenaille puis de l’ouvrage à cornes sans pouvoir atteindre le fond du creusement. L’eau est résurgente à partir d’une faible profondeur établie autour de 2,50 m NGF, les niveaux actuels d’occupation étant établis autour de 3,60 m NGF. La troisième tranchée située au sud a permis de découvrir l’amorce de l’escarpe du fossé orienté est/ouest. Au contraire, l’intérieur de l’ouvrage est assis sur des niveaux de vases particulièrement indurés et couverts par un niveau de circulation établi sur un remblai de cailloux calcaires. Ces espaces sont massivement remblayés au début du XXe siècle pour laisser la place à des bâtiments industriels ou artisanaux. Les sols découverts présentent en effet des traces de rubéfaction et de nombreux rejets métalliques. Ce type d’occupation est abandonné dans la seconde moitié du XXe siècle pour laisser la place à des bâtiments dédiés aux activités tertiaires (DDE maritime).