Auteur |
Ferrette Romuald |
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Auteur secondaire |
Boislève Julien Brisotto Vérane Delage Richard Desfonds Arnaud Chéroux Agnès Ah-Thon Emmanuelle |
Titre(s) | La villa de La Guyomerais, une illustration de l’aristocratie municipale de Rennes : 34, rue des potiers, Noyal-Châtillon, (Ille-et-Vilaine) : rapport de fouille |
Edition | Cesson-Sévigné : Inrap GO, 2021 |
Collation |
4 vol. (500, 525, 587, 268 p.) : 238 fig., couv. ill. en coul. ; 30 cm |
Résumé |
L’opération d’archéologie préventive du 34, rue des Potiers sur la commune de Noyal-Châtillon-sur-Seiche (35) a été réalisée en amont de la construction de maisons individuelles. Portant sur une surface de 2 200 m², le contexte de l’intervention est celui de la villa de La Guyomerais étudiée par A. Provost entre 1984 et 1987. L’intervention a porté sur la continuité de la pars urbana, dont le plan d’ensemble était restitué par symétrie à l’issue de la campagne de terrain de 1987 qui a porté sur ses corps nord et est. En 2014, B. Simier (Inrap) étudie pour sa part les aménagements au sud de celle-ci, dont un long segment d’une voie publique secondaire abordée pour la première fois en 1986. La fouille de 2012 a confirmé une occupation inaugurale sous la forme d’une ferme à enclos fossoyée dont les aménagements internes restent assez méconnus. Le site évoluera ensuite vers une villa dont la pars urbana n’aura de cesse de s’agrandir jusqu’aux premières décennies du IIIe s. Ce ne sont pas moins de 3 ensembles thermaux successifs, peut-être 5, qui ont été dégagés. L’amorce de l’aile ouest et une partie de la cour résidentielle sont aussi concernées. À l’issue de l’opération, l’organisation de cette dernière n’est pas celle attendue. L’analyse démontre sans ambiguïté que la pars urbana est plus étendue qu’envisagé en 1987. Le corps ouest n’est pas non plus de longueur analogue à l’aile orientale. Certaines attributions fonctionnelles de salles ou de pavillons ont également été revisitées. L’exercice souligne finalement une division fonctionnelle de la résidence et met l’accent sur un usage de réception prononcé, en lien en partie avec le temple dégagé en 1986. Les transformations s’opèrent en outre à un rythme effréné. Les balnea sont reconstruits à chaque génération, tous les 25 ans. Le premier, bien qu’hypothétique en raison de son état dégradé, est érigé à la fin du Ier s. et le denier grand ensemble entre les années 240 et 270. Le cadre chronologique de l’établissement, tel qu’il est admis dans la littérature, est en outre bouleversé. La villa n’est pas détruite à la fin du IIIe s. ou au début du suivant. L’établissement est encore puissant au IVe s., comme l’attestent les 400 tessons de céramiques fines importées du Bas-Empire recensés sur l’ensemble des fouilles ou le riche corpus numéraire qui comporte 14 pièces postérieures à la réforme de 348, chiffres jamais égalés sur un site rural breton. L’occupation doit en fait se prolonger durant une grande partie du Ve s. Car l’analyse des données recueillies en 2012 s’est accompagnée d’un réexamen d’une partie des mobiliers céramiques, de la verrerie et des enduits peints découverts dans les années 1980. Plans et coupes dressées à cette époque ont aussi été repris et intégrés à la réflexion. Les résultats de la fouille de 2014, dont les occupations sont interprétées dans la continuité des travaux d’A. Provost comme la pars rustica de l’établissement, sont aussi pris en compte. Or la synthèse qui découle de ces réexamens amène à critiquer une organisation classique (pars urbana et pars rustica) et à s’interroger sur la notion des parties agricoles des villae bretonnes qui sont à notre sens encore très mal connues. Concernant La Guyomerais, l’analyse archéographique du cadastre napoléonien invite à penser que les occupations de 2014 seraient non pas la pars rustica de la villa mais l’une des marges d’une agglomération secondaire entièrement détruite au début des années 1970. Le site de La Guyomerais comprendrait dès lors 3 entités principales ; un établissement rural de haut rang et une agglomération secondaire séparés par une voie publique secondaire. Ces 3 entités sont indissociables, mais leur relation étroite, à la fois juridique, sociale et culturelle, reste malaisée à saisir au vu de la documentation archéologique disponible. En définitive, le site est revisité dans sa globalité et la démarche aboutit à une nouvelle lecture tant spatiale et chronologique. Elle ouvre de nouvelles perspectives de recherches et de réflexions sur des établissements ruraux bretons de rang analogue. Car il n’en demeure pas moins, comme l’avait bien perçu A. Provost, que la villa de La Guyomerais est une illustration de l’aristocratie municipale de Condate. Son extension spatiale, son rythme d’évolution ou encore certains de ses mobiliers sont autant de preuves de sa richesse, de son luxe et du statut culturel de la lignée propriétaire. |
Sujet |
habitat rural villa bâtiment agricole structure agraire urbanisme maison foyer objet métallique faune parure habillement monnaie verre peinture |
Chronologie |
Empire romain Haut-Empire Bas-Empire |
Ark de la Notice : | https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0162003 |
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