Ajaccio (2A), Espace Alban, rue F. del Pellegrino : rapport de fouilles
Edition
Nîmes : Inrap MED, 2008
Collation
1 vol. (307 p.) : ill. en coul., cartes, plans, couv. ill. ; 30 cm + CD
Résumé
L'opération rue F. del Pellegrino est la première véritable fouille préventive urbaine réalisée en Corse. La fouille n'aura pas permis de connaître beaucoup mieux l'Ajaccio antique. L'abondant mobilier résiduel et les deux fosses dépotoir de la moitié du IIIe s. environ, indiquent simplement que le secteur est situé non loin de l'habitat, peut-être dans une zone de nécropoles intercalée entre celui-ci et le rivage, si l'on en croit les découvertes anciennes. La présence de zones d'activités artisanales, de gros dépotoirs, ainsi que l'accumulation d'importants volumes de terres noires autour des édifices de culte d'Ajaccio, témoignent du dynamisme de ce quartier et des structures d'échange (mouillage ou véritable port?) aux VIe et VIIe s. L'étude du mobilier archéologique atteste d'ailleurs, une fois de plus, que des objets manufacturés, au moins la céramique et le verre, et certaines productions agricoles, huiles et vin notamment, sont encore importées massivement, au moins jusqu'à la fin du VIIe s., voire au début du VIIIe s. On attirera l'attention sur les lampes en verre, retrouvées en relativement grand nombre dans le dépotoir du Haut Moyen-Age. Malgré des signes évidents d'activité, la fouille n'a pas permis de déceler les signes d'une urbanisation de ce secteur. Par ailleurs, la construction des édifices de culte chrétien pose des questions d'ordre chronologique et architectural. La construction du baptistère peut être située entre la première moitié du Ve s. et autour des premières décennies du VIe s. La nouvelle église, quant à elle, est antérieure à la fin du VIe ou au début du VIIe s. Enfin, la longue utilisation du cimetière explique sans doute la multiplicité des types de tombes : en amphore, en sarcophage, sous tuiles disposées en bâtière, rupestre anthromorphe, rupestre couverte de tuiles, en coffre de pierre rectangulaire ou ovale, maçonné ou pas, ou en pleine terre. Si l'utilisation du cimetière se poursuit jusqu'à l'époque moderne, les édifices de culte disparaissent au plus tard au début du Moyen Age.