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Auteur |
Pétorin Nicolas |
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Auteur secondaire |
Dubillot Xavier Sanz Pascual Fabien |
Titre(s) | Marcé (Maine-et-Loire), Bauce : rapport de fouilles |
Edition | Le Mans : Afan GO, 1997 |
Collation |
1 vol. (52 p.-42 p. de pl.) : ill. en noir et en coul., plans ; 30 cm |
Résumé |
Le site de Sauce découvert lors de la prospection systématique sur l'emprise du futur aérodrome de la ville d'Angers (commune de Marcé) , a fait l'objet d 'une évaluation, menée par F. Guérin et son équipe. Des sondages complémentaires ont permis de circonscrire l'étendue du site au versant oriental du vallon du ruisseau de Sauce, et d' établir un premier phasage identifiant deux périodes principales d 'occupation : une phase "antique" (La Tène finale/Haut Empire) dans la partie nord, une phase "médiévale" (IXè-XIè siècle) au sud. L'examen de la répartition des structures fossoyées et leur datation, avaient permis de mettre en évidence la présence de deux zones distinctes, d'un point de vue spatial et chronologique, chacune matérialisée par des réseaux de fossés, silos, trous de poteaux, etc .. . Il était noté par ailleurs, que les vestiges présentaient un aspect tronqué, rendant difficile leur interprétation , et que aucun niveau de sol n'avait été observé ; de même, le mobilier récolté semblait assez rare et souvent fragmentaire, limitant les possibilités d'élaborer une chronologie véritablement pertinente. Enfin, diverses anomalies dans la morphologie du lit du ruisseau, la présence d'un étang aménagé avec bonde de vidange, chaussée empierrée et berges parementées à la ferme de Sauce, et surtout la proximité de l'abbaye cistercienne de Notre Dame de Chaloché {1119), avaient laissé suggérer une possibilité d'étude d 'infrastructures piscicoles médiévales ou modernes. Compte tenu de ces informations, et devant la nécessité d'une intervention extrêmement rapide, le SRA des Pays de la Loire a décidé la mise en oeuvre d'une fouille de sauvetage en urgence absolue. Cette opération, menée par une équipe de 7 personnes, s'est déroulée dans des conditions techniques et climatiques satisfaisantes. Notons cependant que compte tenu de l'ennoiement des parcelles délimitant le lit du ruisseau, et de l'impossibilité de vidanger l'étang de Sauce, les observations sur les éventuels aménagements hydrauliques n'ont pu être réalisées ; en conséquence, les délais impartis à la phase terrain, initialement prévus de 3 mois, ont été réduits de 15 jours. La superficie du site étudiée avoisine les 15 000 m2, avec un décapage d'un seul tenant de 170 x 85 m. Les résultats révèlent trois occupations, chronologiquement et géographiquement distinctes (La Tène finale, Vlè-VIIè siècle, Xè-XIIè siècle), peu denses, mais assez bien structurées. La première phase d'occupation, dont la période chronologique se limite apparemment à La Tène finale, est circonscrite dans l'angle nord du décapage, zone basse de la fenêtre étudiée, partiellement inondée durant la fouille . Les structures relevées sont très arasées, et ne livrent qu'un mobilier fragmentaire, dans un très mauvais état de conservation (tessons de céramique gorgés d'eau, rapidement déliquescents) ; en effet, l'encaissant n'est plus ici constitué de calcaires marneux comme dans les parties hautes du terrain, mais d'argiles de décalcification rougeâtres, et de graves et sables alluviaux . Notons que les structures laténiennes ne semblent pas se développer vers le sommet du versant, sans qu' il soit possible de trancher entre l'éventualité d' une implantation strictement limitée aux parties basses et les méfaits de l'érosion naturelle et/ou agricole. Sur le haut de versant, où se développe l'essentiel de l'implantation médiévale, les structures apparaissent beaucoup plus lisibles et mieux conservées que pour celles de La Tène ; leur assez faible densité semble exclure une occupation prolongée, mais l e mobilier récolté permet de distinguer deux périodes. La première, datée des Vlè-VIIè siècles, par quelques lots céramiques, rares mais homogènes, est principalement associée au comblement de longs fossés de parcellaires. Bien que très arasés, ceux-ci s'organisent suivant des directions NW-SE et perpendiculaires, globalement déterminées par l'axe du ruisseau, et matérialisées notamment par un grand enclos quadrangulaire de 50 à 60 m de côté dont la fonction n'a pu être déterminée (parc à bétail ?). Notons pour cette phase, l'absence de structures fossoyées probantes (hormis les fossés), qui pourraient attester d'un habitat sur les lieux : il est en effet étonnant de ne pas avoir retrouvé de structures profondes (silos, ... ), classiquement observées sur les sites d'habitats de cette période. La seconde, bien mieux conservée et identifiée, a pu être calée chronologiquement, entre la fin du Xème siècle et le tout début du Xllème. Le système parcellaire antérieur paraît avoir été, selon les secteurs, soit ignoré (superpositions stratigraphiques évidentes), soit définitivement comblé par des rejets cendreux issus de structures de combustions domestiques. Celles-ci, dont les morphologies "polylobées" rappellent les "aires excavées avec fours domestiques" de nombreux sites d'habitats ruraux d'Ile-de-France notamment (Gentili F., 1988}, sont associées à 5 bâtiments à trous de poteaux parfaitement individualisés. Les deux plus grands, identiques (10,75 x 5,75 met 10,5 x 6 m}, à deux nefs, matérialisés par 10 gros trous de poteaux, sont situés en partie haute de l'emprise, sur le rebord du plateau. Les trois autres, en contrebas, présentent des dimensions tout aussi "standardisées" (5, 75 x 5,25 m. 5,5 x 4,75 m, 6 x 4,25 m), à 6 ou 9 trous de poteaux. Quelques trous de poteaux disséminés autour de ces trois constructions pourraient évoquer de petits enclos palissadés. Par référence aux sites comparables du Bassin parisien, les deux grands bâtiments seraient des habitats (c'est d'ailleurs à proximité de ces derniers qu'ont été relevés les principaux silos), tandis que les 3 petits sont plus généralement interprétés comme des greniers sur pilotis. Quelle que soit la fonction envisagée, le très faible nombre de structures isolées, et l'absence de recoupements stratigraphiques, laissent supposer une très courte période d'occupation, et une probable contemporanéité de tous ces édifices. Il semble donc raisonnable d'interpréter cette dernière phase d'implantation comme une petite unité d'exploitation agricole, dont l'abandon, sans doute au tout début du Xllème siècle, est éventuellement à mettre en relation avec la fondation de l'abbaye cistercienne de Notre-Dame de Chaloché (1119}, toute proche. |
Sujet |
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Lieux |
Marcé Maine-et-Loire |
Chronologie |
Age du fer La Tène III ép médiévale ép mérovingienne Haut Moyen Age Moyen Age |
Ark de la Notice : | https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0163974 |
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