Razolet, Marchemaisons, (Orne) : rapport de diagnostic
Edition
Cesson-Sévigné : Inrap GO, 2021
Collation
1 vol. (102 p.) : 13 fig. ; 30 cm
Résumé
Le projet de construire une unité de méthanisation à Razolet, sur la commune de Marchemaisons, s’est accompagné d’un diagnostic qui a couvert la totalité de l’emprise concernée, soit 20 648 m². Les tranchées on fait ressortir une occupation qui ne semble pas avoir cessée depuis le II ou IIIes. de notre ère. Pour cette période antique, les vestiges tiennent en deux fosses à usage de mare et quelques fragments de céramique et de tuile, qu’accompagne peut-être un fossé. Pour la période médiévale, les vestiges tiennent en quelques tessons erratiques du premier Moyen Âge et, surtout, en un établissement enclos du second Moyen Âge. Deux fossés correspondant semble-t-il à deux phases, enserrent un ensemble de fosses, trous de poteau et tranchées de fondation dont les comblements, riches en rejets domestiques, livrent nombre de tessons de la fin du XIe et du XIIes., ou de la fin du XIIIe et du XIVes. Parmi ces excavations se démarquent un probable bâtiment excavé et un possible bâtiment sur tranchée, proche de l’habitation seigneuriale de Mirville (Seine-Maritime). Tel qu’il apparaît ainsi, l’enclos est appuyé sur deux chemins, l’un subsistant dans l’exploitation, l’autre disparu avec les remembrements. Une section de ce dernier est bordé par un puissant fossé, large de 8 m à l’ouverture et d’encore 3,40 m à plus d’un mètre sous la surface actuelle, que ses dimensions, conjointement à son comblement, apparentent à une douve. Pour les périodes moderne et contemporaine, les vestiges tiennent surtout en fossés, contenant quelques tessons des deux périodes, et coïncidant avec les limites du plan cadastral de 1825 et les haies du cliché cartographique de 1949. Ils témoignent donc de la parcellisation agricole qui a été en usage jusqu’aux remembrements de l’après-guerre. Toutefois, ils diffèrent des limites habituelles par leur imposant gabarit : la saturation en eau de la surface, aujourd’hui maîtrisée, explique les dimensions inhabituelles de ces fossés, qui devaient drainer et conduire de forts volumes. Dans un angle de cette parcellisation, trois fosses de grande taille et d’usage indéterminé ont livré des fragments de céramique et de tuile en quantité marquante. Ces fragments appartiennent à la période moderne mais l’un d’eux, daté du XVIes. et du début du XVIIes., suggère un enfouissement au début de l’époque considérée