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Auteur |
Sabastia Alex |
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Co-auteur |
Faynot Alison |
Auteur secondaire |
Commandré Isabelle Abel Véronique |
Titre(s) | Calanque de Port-Miou : réaménagement de la zone de mouillages et d'équipements légers : Cassis, Bouches-du-Rhône, Provence-Alpes-Côte d'Azur, Région Sud : rapport de diagnostic subaquatique |
Edition | Paris : Inrap DST, 2021 |
Collation |
1 vol. (176 p.) : couv. ill., ill. en coul., cartes, plans ; 30 cm |
Résumé |
Le projet porté par la mairie de Cassis d’aménagements dans la calanque de Port-Miou (ZMEL, réfection des pontons) a justifié la prescription par le Drassm d’un diagnostic d’archéologie préventive. Le diagnostic comprenait plusieurs tranches. La première est une étude documentaire. L’intervention sur le terrain consistant en une prospection exhaustive et la réalisation d’une série de sondages. L’étude documentaire a permis de retracer l’histoire de l’évolution de la calanque dans le temps. Tout comme tout le littoral cassidain, la structure karstique de la calanque était propice à l’occupation humaine durant toute la Préhistoire, grâce à ses nombreuses grottes et abris (Martin 1996 ; Bérato 2001). La grotte de la Trémie au cap Cacaù témoigne par ailleurs de cette occupation (Bonifay, Courtin 1998 : 20). Durant la Protohistoire, le secteur subira certainement l’influence grandissante de Massalia (Martin 1996 ; Romey 2013 : 52), avant qu’elle-même ne perde son territoire en 49 av. J.-C. au profit d’autres colonies romaines, aux premières desquelles Fréjus et Arles. Les réseaux anciens perdureront sous la domination romaine, laissant une place dans le commerce maritime méditerranéen à Carsis Portus (Cassis) et à son port (Bérato 2001). Dans l’itinéraire maritime d’Antonin, daté du milieu du IVe siècle (Brun, Borréani 1999 : 83), Cassis est cité comme un portus entre Toulon et Marseille, soit une localité dont les infrastructures permettent l’hivernage des navires (Bérato 2001 : 246). Le Moyen Âge et ses difficultés entraineront un déclin de la population et un repli autour des hauteurs. La ville changera plusieurs fois de seigneur et sera administrée jusqu’en 1789 par l’évêque de Marseille (Vivanti-Dallest d.). Cassis ne sera pas épargnée par la guerre entre Charles Quint et François Ier, ce dernier reconnaissant l’aide apportée par la ville sous la forme d’une dispense de taxe (Saurel 1857 : 55). Les XVIIe et XVIIIe siècles voient l’essor de Marseille et des ports secondaires de Provence (Buti 2010 : 12). Cette situation profitera à Port-Miou qui servira de port naturel à la ville pour son commerce maritime. Au XVIIIe siècle, Cassis est bien intégrée dans les réseaux de cabotage de l’Ancien Régime, même si les maux du siècle, comme la Peste de 1720 ou les tempêtes freinent le développement de la région. Port-Miou, par exemple, sera également le théâtre d’un affrontement entre les marines européennes lors qu’après la bataille navale de Toulon, le 1er juin 1744, les pinques espagnoles Notre-Dame-des-Anges et Saint-Benoît réfugiées dans la calanque de Port-Miou sont poursuivies et incendiées par une frégate anglaise qui débarque des troupes. Des secours venus de La Ciotat obligeront les Anglais à rembarquer (AD13 : 139 EE 5 ; Masse 1842 : 261 ; Bergounhoux et al. 1933 : 45 ; Saurel 2001 : 91). Cassis sera toutefois prise par les anglais à deux reprises au XIXe siècle, en 1809 et 1813, avant que le port de cette bourgade, qui dépasse désormais les 2 500 habitants, ne soit remis en état durant la Restauration. Au cours des périodes historiques, les rôles de la calanque de Port-Miou seront variés : à la fois abri naturel pour les navires de passage et source de matières premières (bois, halieutiques, corail, calcaire, etc.) fournissant les activités locales. La multiplication de ces activités pourra s’avérer parfois contradictoire comme le développement du tourisme vert et de la plaisance face à l’exploitation industrielle de la calanque. Le calcaire de Cassis est exploité depuis l’Antiquité et les carrières se situaient probablement déjà vers Port-Miou (Bérato 2001 : 263). Cette pierre renommée (Bergounhoux et al. 1933 : 52) est exploitée à la pointe Cacaù a minima depuis le début du XVIIIe siècle et, sur la commune, jusqu’à 30 carrières seront en activité en 1855 (Saurel 1857 : 185-187) et exploiteront leur production par la mer. L’exploitation de la carrière Solvay, au nord de Port-Miou, a débuté en 1896 et s’est achevée en 1982. La pierre y était extraite sous forme de granulats et chargée sur des navires afin d’être exportée vers des usines de traitement. Cette activité a laissé de nombreuses traces dans le paysage. Outre le front de taille qui a définitivement métamorphosé le secteur, subsistent encore des bâtiments, les trémies, et le Château de Port-Miou. Sur le terrain, cette longue exploitation a provoqué indirectement une partie du comblement de la calanque. Le ruissellement des eaux de pluie entraine vers le fond une abondante quantité de sédiment qui forme une épaisse couche de vase. Cette dernière, épaisse de plusieurs mètres au centre de la calanque, s’ajoute aux débris d’exploitation de la carrière qui ont recouvert les niveaux archéologiques désormais à l’abri de la lumière et des activités anthropiques. C’est ainsi que la prospection n’a révélé (à l’exception des macro-déchets) que peu de vestiges en surface. Les restes d’une structure en bois découverte sur la face sud de la calanque (S4) et qui n’a pas pu être clairement datée, pourrait être liée d’après l’enquête orale à la dislocation d’un ponton-atelier au siècle dernier, mais dont la trace n’a pas été trouvée dans les archives. |
Sujet |
archéologie subaquatique analyse documentaire port maritime mouillage sources de l'histoire prospection prospection subaquatique céramique verre pipe appontement carrière |
Lieux |
Cassis Bouches-du-Rhône |
Chronologie |
Préhistoire Antiquité ép médiévale Temps Modernes ép contemporaine |
Ark de la Notice : | https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0164697 |
Ark status | URL Ark actif |
Ark de D133732_BD.pdf | https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0164697/doc/44874 |