En 2002, une des nombreuses opérations de fouille archéologique préventive réalisée par l'Inrap sur l'emprise de la ZAC du Mas de Vignoles, à Nîmes, avait montré l'existence, en cet endroit de la plaine du Vistre, d'un habitat de plein air du Néolithique ancien épicardial (Mas de Vignoles VI). La poursuite des opérations d'aménagements a nécessité la mise en place d'une nouvelle fouille préventive sur la suite du gisement, dénommée Mas de Vignoles X. Devant la très grande rareté des sites de plein air du Néolithique ancien non seulement dans la région nîmoise mais plus généralement dans tout le Sud de la France, il a été décidé que cette opération aurait lieur dans un cadre "multi institutionnel". Les trois mois de terrain réalisés ont permis la fouille sur environ 3000m², d'un véritable sol archéologique, vestige d'un habitat de plein air du Néolithique ancien Epicardial, soit aux environs de 5000 ans avant notre ère. Cette opération fournit une opportunité unique de documenter des aspects peu connus des premières population agricoles du Sud de la France. L'épandage de galets de quartzite et de petits fragments calcaires dont la présence en cet endroit de la plaine de débordement du Vistre est géologiquement incongrue. En conséquence, ces éléments peuvent être les témoins indirects d'aménagements anthropiques (murs en terre, structures de combustion, calages de vase...), que l'analyse de leur distribution spatiale cherchera à mettre en évidence. Les fouilles révèlent également la présence de nombreux tessons de céramiques, voire de pans de vases entiers, cassés à plat sur le niveau du sol. Un cas exceptionnel est la découverte d'un vase entier écrasé en place sur une meule. Bien que très patinée, l'industrie lithique, silec et macro-outillage (percuteurs, meules, molettes etc.) est également bien représentée, au contraire des restes fauniques qui semblent avoir mal supporté les battements de la nappe phréatique. Les éléments de parure, bracelets en pierre ou coquillages perforés, sont eux aussi relativement abondants. Une quarantaine de structures en creux vient compléter cet ensemble, avec notamment des trous de poteaux qui dessinent, par endroits, des alignements.