14 rue Dessoles, Auch, Gers, Occitanie : rapport de diagnostic
Edition
Nîmes : Inrap Midi-MED, 2021
Collation
1 vol. (54 p.) : 55 fig., ill. en coul., couv. ill. en coul., cartes, plans ; 30 cm
Résumé
Le tracé de la rue Dessoles est certainement médiéval et deux maisons du tournant du xve siècles occupent les n°1 et 3. L’une, la maison Fedel est en colombage à croix de Saint-André et remplissage de briques sur trois niveaux bâtis sur un rez-de chaussée en pierre, l’autre est entièrement en pierre. Le diagnostic, bien que limité par l’encombrement lié au commencement des travaux, a permis de révéler la présence en sous sol de deux piliers cylindriques en pierre de taille. L’un d’eux conserve son chapiteau hexagonal sculpté de feuillages évoquant un datation du XIVe siècle. Tous deux conservent, à hauteur du sol actuel, un corbeau, support d’un aisselier de bois. Sa présence indique que la base des piliers se situe à un niveau bien inférieur à celui d’aujourd’hui. Ces piliers, généralement situés dans l’axe d’une pièce pour soulager la charpente, se trouvent actuellement engagés dans le mur Nord du bâtiment. On peut en déduire que la parcelle médiévale a été divisée en deux, dans l’alignement des piliers. Cette division est déjà effective sur le plan du cadastre napoléonien. La parcelle semble résulter de la réunion de deux bâtiments dont la jonction est visible sur le mur Sud : côté Ouest, un mur maçonné, à l’Est, un pan de bois sur un rez-de-chaussée en pierre. La différence de niveaux des planchers entre les deux parties corrobore ce collage. Seul probable témoignage de l’emprise du bâtiment médiéval la tête du mur Sud sur rue montre un décalage avec l’orientation du reste de la construction ; orientation qui pourrait être parallèle à l’alignement des piliers médiévaux. Visible au rez-de-chaussée, il n’est pas perceptible dans les étages, mais sa présence reste à vérifier. Le reste des maçonneries, de tout venant (blocs et éclats de calcaire, moellons en remploi), illustre la période moderne. Les divers ouvrages de charpente (pans de bois, planchers, poteaux) utilisent tous des pièces réemployées. On y décèle d’anciennes mortaises d’assemblages à tenon et mortaise récupérés sur des pans de bois, un assemblage à paumes renforcées par un tenon, vestige d’un ancien plancher, une poutre à embrèvement, issue d’une ferme, mais aussi des rainures ou des trous destinés à recevoir les éclisses pour la tenue de torchis ou encore les encoches d’un limon d’échelle de meunier. Les pans de bois où ces remplois sont mis en oeuvre ont une facture moderne et si on en juge par les modifications cadastrales entre 1816 (cadastre napoléonien) et aujourd’hui, on peut penser que les structures visibles sont de la fin de la période moderne.