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Auteur |
Guillot Bénédicte |
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Auteur secondaire |
Besnard Michel Dervin Stéphanie Petit Pauline Bojarski Marc Saunier Marie-Pierre Badji Arthur |
Titre(s) | De nouveaux sondages au château de Caen (Calvados) : rapport de diagnostic |
Edition | Cesson-Sévigné : Inrap GO, 2021 |
Collation |
1 vol. (134 p.) : 98 fig., couv. ill. en coul. ; 30 cm |
Résumé |
Le terrain naturel a été observé dans presque toutes les tranchées mais les niveaux datant des XIe-XIIe siècles n’étaient conservés que dans quelques cas, avec des terres à jardins épaisses au nord-est du château (TR2 et TR9) et au sud (TR14), une maçonnerie orientée nord-ouest/ sud-est, large de 1 m et présentant une grande ouverture ébrasée de 2,70 m de large (TR5) et des niveaux de circulation associés. L’orientation du mur est assez spécifique pour le château et n’a été mise en évidence que dans quelques secteurs, dont la tour-porte contrôlant l’accès au château depuis le nord et datée par Michel de Boüard de Guillaume le Conquérant, ainsi que des maçonneries détruites lors de la création de la tour maîtresse par Henri Ier Beauclerc au début du XIIe siècle. À partir de cette période, les bâtiments construits dans le château présentent tous globalement la même orientation. Ce fait, associé à l’utilisation d’un mortier différent, à la qualité de la construction et à la largeur de l’ouverture, laisse penser que l’on pourrait se situer dans un édifice appartenant au château de Guillaume le Conquérant, voire même faisant partie de son palais (malgré sa situation à plus de 70 m de la chapelle ducale). Dans un deuxième temps, le bâtiment est démoli au moins au sud de la porte, et une nouvelle maçonnerie, présentant une orientation différente (nord-sud) se raccorde au pan de mur conservé. Le changement d’orientation de ce nouveau mur, qui prend celle de la tour maîtresse, laisse penser à une reprise de l’édifice d’origine, avec la grande porte toujours en activité mais dans un nouvel environnement. Le fait que le nouveau mur soit moins large que le précédent, qu’il s’aligne sur le parement externe ouest et non interne, et qu’il possède au moins deux autres ouvertures plus au sud (observé en 2016), permet de proposer de l’identifier à un mur de clôture délimitant un nouvel espace à l’est du château. Un sol en graviers est contemporain de cette phase. Ce niveau de circulation avait déjà été mis en évidence lors du diagnostic de 2016 à divers endroits du château. Ceci avait permis de proposer l’existence d’une grande cour palatiale couvrant une superficie d’environ 130 m d’est en ouest et d’au moins 50 m du nord au sud. En 2016, sa mise en place avait été datée du XIIIe siècle mais depuis, les recherches, avec reprises des données céramiques anciennes du donjon et du Vieux Palais, plus le mobilier recueilli lors de cette opération permettent de la dater plutôt du XIIe siècle. Au nord-ouest, la tranchée TR1 a permis de préciser l’occupation du secteur le long de la courtine, en lien avec une grande salle construite au milieu du XIIe siècle par Henri II Plantagenêt (et faisant l’objet d’une fouille programmée depuis 2011). Le parement de la courtine ouest est en très bon état et le diagnostic confirme que le pignon ouest de la grande salle s’appuie bien contre ce dernier en s’adaptant au petit ressaut de la courtine. La fouille programmée a montré que la grande salle possède à cet endroit deux pièces superposées avec une ouverture ou baie au rez-de-chaussée. Or, la face du pignon dégagée ne présente aucune trace du linteau, ni de l’arrachage du gouttereau nord, mais est au contraire en bon état sur les 2,80 m de hauteur observés. Une explication pourrait être de restituer à cet endroit un escalier à vis demi-hors-oeuvre, probablement en bois, qui permettrait de desservir à la fois la pièce ouest du rez-de-chaussée et également la salle au-dessus. Après la construction de la grande salle, la courtine est renforcée avec l’adjonction d’une nouvelle maçonnerie, large de 25 cm, sur laquelle repose un caniveau qui perce la courtine afi n d’évacuer des eaux en dehors du château, sans que l’on puisse savoir d’où provenait ces eaux. Le bas Moyen Âge est présent dans la plupart des tranchées du diagnostic et en particulier au sud du donjon, dans un secteur du château qui est totalement bouleversé par la construction, après la prise de la Normandie par Philippe Auguste au début du XIIIe siècle, d’une chemise entourant l’ancienne tour maîtresse et le creusement d’un fossé. L’édifice mis en évidence dans TR5 est détruit dans sa portion nord et une nouvelle maçonnerie, construite en calcaires liés à la terre, vient fermer un nouvel ensemble. Les matériaux issus de cette démolition sont étalés à l’ouest et au nord de cet ensemble et servent comme niveau de circulation situé une vingtaine de centimètres plus haut que l’ancien. Un grand creusement observé au nord des tranchées TR6 et T8 et dans TR7 pourrait être contemporain du percement du fossé entourant le donjon, peut-être afi n de dégager le socle rocheux présent sous l’argile de décalcification. Les autres occupations de cette période sont essentiellement des niveaux de terres et des remblais, sauf au sud, dans les tranchées TR11 (avec la mise en évidence de la voirie venant de la Porte Saint-Pierre), TR15 (avec un caniveau en pierre orienté nord-sud), TR16 et TR17. Ces deux dernières tranchées témoignent de grands terrassements allant jusqu’au terrain naturel lors de la construction du logis du roi (actuel musée de Normandie) dont le terminus post quem est de la fi n du XIIIe-début du XIVe siècle. Concernant les occupations postérieures, il faut signaler que les travaux de la reconstruction qui ont suivis la seconde Guerre Mondiale ont conduit à l’absence presque totale des niveaux datés entre le XVIe et le XIXe siècle, sauf au nord-ouest (TR1), au sud (TR14 à TR17) et à l’est (TR10). Au nord-ouest, il s’agit d’un premier remblaiement du secteur après la démolition de la grande salle (fi n du XVe-XVIe siècle), en partie avec les matériaux de constructions non récupérés, puis, dans un second temps, de l’aménagement d’une terrasse d’artillerie ce qui a nécessité la construction d’une nouvelle maçonnerie, reprenant le tracé de l’ancien mur gouttereau nord de la grande salle. Le terrain est ensuite définitivement remblayé à la fi n du XVIe-début du XVIIe siècle. Il faut signaler un apport de terres conséquent qui a lieu aux abords de la courtine ouest (dans TR14) à la même période que l’abandon et la démolition de la grande salle. Ceci concerne un rehaussement du terrain de près de 1 m, ce qui semble montrer que les travaux de restructuration du château, mis en évidence lors des fouilles au nord-ouest avec la démolition progressive de tous les bâtiments dans le secteur, se situent probablement sur l’ensemble de la forteresse. A l’est, dans TR10, la période moderne est uniquement représentée par un angle de maçonneries appartenant à un long bâtiment transformé en casernes au XVIIe siècle. Aucune structure pouvant faire partie de la grande galerie construite au XVIe siècle n’a été aperçue. Les autres éléments d’époque moderne sont concentrés dans le secteur sud-ouest du château, dans le jardin aux simples et devant le musée de Normandie, témoignant probablement de travaux au logis du gouverneur durant la période moderne. Dans la tranchée TR15, on a mis en évidence un pavage en petits blocs calcaires dont la datation reste difficile à préciser (il se place entre deux remblais datés pour le premier de la fi n du XIIIe-XIVe siècle et pour le second du XVIIIe siècle). Le recalage de la tranchée sur les plans du châteaux montre que l’on se situe à moins de 2 m à l’ouest d‘un bâtiment, peut-être un grenier au Moyen Âge, cité comme écurie du gouverneur dans la seconde moitié du XVIe siècle, puis comme écurie et magasin d’artillerie à partir de la fi n du XVIIIe siècle. Le caniveau et le pavage ont la même orientation que le bâtiment, ce qui pourrait laisser penser qu’ils fonctionnent ensemble, en particulier le pavage qui pourrait être une avancée de ce dernier ou une entrée pavée de l’écurie. Enfi n un mur situé en limite sud de la tranchée, et recoupant en partie le pavage, peut être identifi é à la maçonnerie limitant le jardin du gouverneur, présent sur tous les plans depuis la période moderne jusqu’en 1944. |
Sujet |
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Lieux |
Caen Calvados |
Chronologie |
Moyen Age Bas Moyen Age Temps Modernes ép contemporaine |
Ark de la Notice : | https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0165918 |
Ark status | URL Ark actif |
Ark de D139126_BD.pdf | https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0165918/doc/45539 |