Auteur |
Augry Stéphane |
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Auteur secondaire |
Coffineau Emmanuelle Collado Emmanuelle Deloze Valérie Dubois Adrien Fillon-Braguet Bénédicte Gallien Véronique Nauleau Jean-François Prigent Daniel Salaün Gildas Sanz Pascual Fabien Thébaud Sébastien Vissac Carole Wiethold Julian |
Titre(s) | Le Mans (Sarthe), Jardins de la cathédrale, histoire et archéologie des abords de la cathédrale Saint-Julien : rapport de fouilles |
Edition | Cesson-Sévigné : Inrap GO, 2021 |
Collation |
6 vol. (282 p., 262 p., 474 p., 444 p., 398 p., 342 p.) : couv. ill., ill. en coul., plans ; 30 cm |
Résumé |
Le projet d’aménagement des Jardins de la cathédrale au Mans a entraîné la mise en place de deux diagnostics archéologiques réalisés sur le terrain début 2015 et à l’automne 2016, préalables à la réalisation des travaux sur les 2800 m² de son emprise. Les différentes phases de diagnostics ont mis en évidence les grandes lignes de l’évolution de la physionomie du quartier depuis l’Antiquité jusqu’à l’époque contemporaine. Elles ont démontré les fortes potentialités archéologiques et patrimoniales du secteur. Par ailleurs, une succession d’aménagements récents, à proximité de l’emprise, a entraîné des interventions archéologiques qui ont permis de reconnaître les principaux vestiges structurant la ville depuis l’Antiquité. On pense en premier lieu à l’espace culturel des Jacobins, mais aussi aux fouilles de la place du Jet d’eau et du Haut du Tunnel. La fouille de 2016 qui a eu lieu, autour du chevet de la cathédrale, concerne essentiellement un « talus d’artillerie » aménagé au 16e siècle. Toutefois ce dernier a scellé des structures plus anciennes dont les fortifications antiques et celles rattachées à la guerre de Cent Ans. Les axes de recherches et les résultats attendus sont nombreux et découlent d’une problématique majeure centrée sur l’évolution de la topographie historique de la ville sur la longue durée. De l’Antiquité à la période contemporaine, la densité des vestiges permet de retracer le développement urbain du Mans sur plusieurs siècles. Les indices gaulois ne sont pour l’heure guère perceptibles. Ainsi, un statère picton trouvé dans des couches archéologiques médiévales constitue l’une des rares occurrences de la période. Les niveaux liés à la ville ouverte du Haut-Empire ne sont abordés que très ponctuellement et semblent s’inscrire dans le schéma d’urbanisation déjà perçu lors des différentes fouilles menées dans ce secteur. Ce n’est qu’à la fin du 3e siècle voire au début du 4e siècle que de profonds bouleversements voient le jour avec la construction d’une grande enceinte de ville. L’emprise de fouille a permis le dégagement de trois des dix-neuf tours subsistantes de l’enceinte romaine de la ville. Elles sont dans des états de conservation divers. Ainsi la tour d’Angle, dite tour de l’Évêché, déjà en partie connue et dégagée dans son intégralité, a été très bien conservée. Ce n’est pas le cas, en revanche, de la tour Saint-Joseph, en grande partie arasée lors de la construction du choeur gothique. Son état d’arasement a rendu possible l’étude du système de fondation sur pilotis. La tour Saint-Michel occupe, quant à elle, une place particulière de par son plan hexagonal à panscoupés mais également par les différentes transformations qu’elle a subi en devenant oratoire dès le 6e siècle et illustre ainsi le phénomène de sacralisation du monument antique. Lors de la fouille ont également été mis au jour les vestiges d’une chapelle du début du 16e siècle entièrement arasée à la Révolution. C’est une construction remarquable à coupole extradossée sur un plan centré octogonal. Les indices archéologiques confirment la précocité de cet édifice. Il s’agit donc d’un des premiers témoins de l’architecture de la Renaissance en France. De nombreux fragments architectoniques ont été retrouvés ainsi que les traces d’une chapelle à contreforts rayonnants, inconnue jusqu’à présent, mais datée, grâce à l’étude stratigraphique, des 12-13e siècle. S’inscrivant dans la longue histoire de la demeure épiscopale, cette chapelle est associée à une grande salle (Aula) dont les imposantes fondations ont été cernées. Les éléments de datations font remonter avant le 13e siècle la création de ce lieu d’affirmation du pouvoir de l’évêque. La grande salle est datée par radiocarbone du 11e siècle. Un petit nombre de sépultures est enfin associé à ces constructions et les plus précoces sont datées des 7e-8e siècle. Ces indices demeurent aujourd’hui les plus anciens de l’ensemble religieux étudié. Ils nous renseignent sur l’origine de la domus ecclesiae et témoignent de l’organisation urbaine du Mans à une époque, qui était jusqu’à présent peu documentée par l’archéologie. Par la suite, les prémices médiévales sont illustrées grâce aux textes d’archives, alors que la ville du Haut Moyen Âge reste toutefois largement méconnue. Une séquence de terres noires a pu être étudiée et témoigne d’une occupation continue des lieux. Après la conquête de la ville par Philippe Auguste au début du 13e siècle, le tissu urbain est à nouveau fortement modifié par différents chantiers monumentaux et par des aménagements souvent en lien avec des politiques édilitaires. Des couvents d’ordres mendiants s’installent au début de ce même siècle et dans le même temps un quartier, structuré par plusieurs rues pavées, est créé sous l’égide de la reine Bérengère, veuve de Richard Coeur de Lion, non loin de la cathédrale (au niveau de l’actuelle place du Jet d’eau). Ce réseau urbain médiéval disparu, ayant parfois une origine antique, a été mis au jour à plusieurs endroits lors de différentes fouilles. La fouille entre l’enceinte médiévale et les chapelles gothiques a constitué une opportunité unique d’étudier la cathédrale. Le chantier de construction du nouveau chevet débute probablement en 1217, suite à l’autorisation royale donnée au chapitre cathédral de franchir le mur de ville. Il s’agit d’un chevet à double déambulatoire, celui de l’extérieur ouvrant sur les treize chapelles dont les verrières importantes assurent l’éclairage. Le chantier se déroule en partie sous l’épiscopat de Geoffroy de Laval entre 1231 et 1234 et est suffisamment avancé pour accueillir la translation des reliques de saint Julien en 1254. Une datation radiocarbone a corroboré cette chronologie. Même si notre perception du relief naturel se dessine de mieux en mieux au fil des nouvelles fouilles, nous avons encore des difficultés à percevoir comment le monument s’est installé depuis le mur d’enceinte romain arasé jusqu’aux flancs d’une topographie primitive très marquée de la vallée d’Isaac. Les premières observations sur les parements dégagés démontrent un certain opportunisme des constructeurs afin de s’adapter avant tout à la pente du relief primitif d’une part et d’autre part au mur d’enceinte romain devenu obsolète. Deux salles basses sont créées dont une au niveau de la chapelle axiale, afin de compenser le dénivelé et permettre la circulation intérieure entre la nef et le nouveau chevet. C’est la guerre de Cent Ans qui bouleverse la trame urbaine de cette partie de la ville de manière radicale. Devant la menace des incursions anglaises, les autorités décident de s’amputer de tout un faubourg pourtant prospère. Le paysage est remodelé par la mise en place d’un nouveau système défensif venant protéger le chevet gothique de la cathédrale. Le quartier situé à flanc de vallée, en avant du mur romain, est totalement rasé afin d’instaurer un glacis défensif, un espace non aedificandi, associé à un grand fossé à fond plat. Creusé sur près de 22 m de large et 5 à 6 m de profondeur, ce dernier longe le mur de ville romain et est doublé, renforcé par une nouvelle ligne de défense maçonnée tangente au chevet de l’église cathédrale. Cette nouvelle courtine, construite en urgence avec les matériaux issus des démolitions proches, voire des pavés de rues, s’installe dans les déblais issus du creusement du fossé (préalablement rabattus contre les murs de la cathédrale). Or les dernières opérations de fouilles ont offert une opportunité unique d’étudier ce système défensif médiéval, qui présente des caractéristiques originales et très bien préservées. La nouvelle courtine étant construite comme un mur terrasse, une partie des élévations a été enterrée et a joué le rôle de fondation côté intra-muros. Les bases des maçonneries n’ont pas été observées, mais on devine, par des traces dans le mortier, l’existence d’un système de palplanches et de renforts en bois qui stabilisaient ce mur imposant, doté de mâcvhicoulis et peut être de hourds, construit sur un fort dénivelé et un substrat sableux. La fouille a démontré que le talus contre le mur de courtine appartenait bien aux phases d’aménagements médiévales, rendant ainsi impropre l’usage du terme « talus d’artillerie ». Lors des guerres de Religion du 16e siècle, le fossé médiéval est recreusé et aménagé. Contrairement à d’autres places fortes régionales, la structure de la courtine médiévale n’est modifiée que de manière très superficielle. Au cours du 15e siècle, s’installent, dans le talus médiéval, les fondations d’une salle capitulaire (détruite au 19e siècle). Cette nouvelle construction, qui vient se greffer au sud de l’ensemble cathédral, s’explique par les rivalités entre le chapitre et l’évêque. En 1422, l’évêque s’approprie la salle capitulaire romane, contraignant ainsi les chanoines à aménager un nouvel espace. Leur salle s’installe ainsi sur l’enceinte romaine, partiellement arasée et en grande partie déjà enfouie dans le talus médiéval. La profondeur des fondations impressionne particulièrement ; selon son architecture restituée, elle comporte de grandes fenêtres à remplages à l’image de celles de la sacristie, encore existante et située à proximité immédiate. Enfin, cette construction présente la particularité d’utiliser une grande quantité de pierres en remploi ; ces dernières proviennent d’ailleurs en grande partie de la cathédrale qui connaît des travaux de réaménagement au début du 15e siècle. Certaines sont d’une qualité esthétique remarquable. D’autres correspondent à des parties architecturales disparues du monument (clé de voûte, chapiteaux monumentaux, balustrades…). Les niveaux fouillés les plus récents se font l’écho des phases de réaménagements et de dégagement du chevet gothique en lien avec le grand chantier d’urbanisme du début de l’ère industrielle. |
Sujet |
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Lieux |
Le Mans |
Chronologie |
Empire romain Haut-Empire Bas-Empire Antiquité tardive ép médiévale Haut Moyen Age Moyen Age Bas Moyen Age Temps Modernes ép contemporaine |
Descripteur |
végétaux
talus lapidaire étude du bâti étude documentaire étude des mortiers étude des terres cuites architecturales étude du dépôt lapidaire |
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