Auteur |
Châtelet Madeleine |
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Auteur secondaire |
Schneider Nathalie Jodry Florent Laffite Jean-Denis Reddé Michel |
Titre(s) | Les premières habitations (VIe-Xe siècles) du village d’Algolsheim sur les vestiges d’un camp augustéen : Algolsheim, Haut-Rhin, Kirchmatten, rue d’Alsace, Grand Est : rapport de fouille |
Edition | Metz : Inrap GE, 2022 |
Collation |
1 vol. (103 p.) : couv. ill., ill. en coul., cartes, plans ; 30 cm |
Résumé |
La fenêtre de 1800 m² ouverte en limite ouest du village a révélé des vestiges dont l’intérêt dépasse amplement l’histoire du village d’Algolsheim : non seulement elle a permis de remonter la création de l’agglomération d’Algolsheim à l’époque mérovingienne, mais elle a mis au jour aussi un camp romain dont la datation au début de la période augustéenne le place parmi les premiers installés sur le sol alsacien, à la frontière de l’empire romain. Le camp s’étendait à l’avant d’un bras secondaire du Rhin, à sec, et qui devait servir probablement de fossé défensif. Il était ceint d’un rempart de 6 m de large en terre, coffré en bois qui compte parmi les plus puissants connus pour cette époque. Ni la taille du camp, ni son plan n’ont pu être restitués faute d’avoir pu suivre les tranchées du rempart dans les sondages du diagnostic. Aucune construction n’a été repérée à l’intérieur du camp, privilégiant l’idée d’installations légères dans ce secteur, situé à l’arrière d’une porte matérialisée par l’interruption du rempart en bordure de la fouille. Le peu de céramiques et la quasi-absence d’ossements sur la zone tendent à penser que l’essentiel de l’activité se faisait ailleurs, à moins qu’il s’agisse d’une installation peu pérenne, sans réel impact au sol à l’exception du système défensif. L’abandon du camp n’a pas pu être daté. L’essentiel des céramiques relevant de la transition de La Tène finale avec l’époque augustéenne, il est peu probable que le camp ait été maintenu au-delà du changement d’ère. Sa succession par le camp d’Oedenburg à Biesheim, à quelques kilomètres au nord et dont le premier état a pu être daté vers 20/30 apr. J.-C., ne peut être envisagée en l’état actuel de la recherche. La présence dès le début de l’époque romaine d’un point fortifié dans ce secteur situé au niveau d’un passage sur le Rhin, permet néanmoins de repenser l’histoire de la militarisation de cette zone clé de la plaine rhénane où se concentrent des castra de différentes périodes. Seuls deux fragments de céramiques indiquent une présence sur le site ou dans son environnement au Bas-Empire. Rien ne permet d’établir une continuité de l’occupation du Ier siècle avant J.-C. jusqu’à l’époque mérovingienne : aucune structure n’a pu être rapportée à l’Antiquité tardive et le mobilier est bien trop insignifiant pour assurer une réelle présence dans le secteur. L’établissement médiéval est implanté à la fin du VIe ou au début du VIIe siècle. Un puits, des cabanes semi-enterrées en sont les seules structures repérées en fouille pour cette phase initiale : aucun bâtiment de plain-pied n’a pu être identifié parmi les multiples trous de poteau parsemant le site, dont une large part semble être moderne ou contemporaine. En raison de la faible superficie de la fouille, l’organisation de l’habitat n’a pas pu être restituée. Son développement jusqu’au Xe siècle où le secteur semble être devenu un terrain cultivé ou une friche en marge du village, replié désormais autour de l’église, n’a pas été mieux cerné : le peu de mobilier ramassé n’a permis de restituer que très globalement la succession des constructions sans pouvoir en identifier les lignes directrices. Un puits a été encore aménagé à la fin de l’occupation. Chaque phase est par ailleurs matérialisée par de nouvelles cabanes semi-enterrées et quelques fosses, sans que l’on puisse en retirer une quelconque organisation. La limite de l’habitat n’a pu être cernée qu’au nord où il était délimité par l’ancien bras du Rhin, volontairement asséché par son remblaiement partiel. Au sud, à l’est et à l’ouest, les constructions se poursuivaient et s’inséraient dans un établissement plus vaste qui se prolongeait probablement sous le village actuel. La nature du secteur dégagé par la fouille n’a pas pu être déterminée. La présence de rejets culinaires dans la plupart des structures dénote néanmoins la présence d’habitations qui devaient jouxter les cabanes. Comme dans la plupart des habitats de cette époque, l’artisanat textile a pu être attesté par quelques pesons et un lissoir en verre. La forge en revanche, souvent pratiquée occasionnellement dans les établissements ruraux, n’a laissé qu’une seule scorie en témoignage. La fouille a permis ainsi de remonter à l’origine du village d’Algolsheim et d’inscrire son développement dans le processus déjà observé sur de nombreux autres habitats de la région : une fondation remontant au début du Moyen Âge, un habitat étendu bien au-delà des limites actuelles et son resserrement entre le Xe et le XIIe siècle autour de l’église avec l’abandon des extensions périphériques. L’étroitesse du périmètre fouillé et l’indigence du mobilier n’ont pas permis malheureusement de préciser la morphologie de cet habitat, ni la population qui l’occupait. |
Sujet |
céramique néolithique céramique du bronze fibule camp rempart bois amphore chenal habitat rural puits cabane anse puits artisanat textile peson lissoir meule polissoir fosse grelot monnaie moderne géomorphologie radiocarbone dendrochronologie granulométrie conservation-restauration lithologie numismatique céramologie |
Chronologie |
La Tène Auguste Haut Moyen Age Moyen Age Temps Modernes ép contemporaine |
Descripteur |
coffrage en bois,
paléochenal,
rejets culinaires,
lissoir en verre,
amphore vinaire,
puits en tronc,
fosse de plantation,
Algolsheim
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Ark de la Notice : | https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0169448 |
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